Le jour où Pierre-Anne m'a dit : « Je ne veux pas mourir », « Nous avons vécu un cauchemar, il n'en manquait pas beaucoup pour que ce soit la fin. Nous avons subi une centaine de secousses en 48h, dont des dizaines importantes. La sensation quand la terre tremble est tout simplement indescriptible. Le pays n'était aucunement préparé à vivre une telle catastrophe. Nous avons été laissés à nous même. (...) je suis effrayé d'avoir failli y laisser ma vie. »
C'est ainsi que commence le récit de Jean-François Crête de La Pocatière et de sa conjointe Pierre-Anne Dubé de Saint-Jean-Port-Joli sur leur blogue. Leur « aventure sac à dos », pour faire le tour du Globe les a conduits à être au cur des événements tragiques du Népal le samedi 25 avril, lorsque des séismes ont couté la vie à des milliers de gens. Heureusement pour eux, ils en sont sortis indemnes.
Les globe-trotters ont commencé leur périple en octobre 2014. La veille de la catastrophe, les voyageurs étaient au camp de base de l'Everest. Après avoir passé plus de 24 heures sans dormir, les amoureux ont atteint Katmandou en espérant refaire le plein d'énergie en logeant dans une chambre du 3e étage d'un petit hôtel. Le déjeuner du lendemain matin sera le dernier repas qu'ils prendront pour les 48 prochaines heures.
Dans le quartier Thamel, où tous les hauts bâtiments sont collés les uns sur les autres, soudain, vers midi, le chao s'installe. Le calvaire sur Terre s'installe pour une éternité de quelques heures, intenses et insoutenables.
Pendant l'heure suivante, plusieurs secousses importantes surviennent. Là bas les gens n'ont pas idée de la magnitude des secousses, mais l'évidence révèle qu'elles sont de grades supérieurs. « C'est la panique. »
Vers 18h, la rencontre de Français qui ont Internet est salutaire : « Ils nous apprennent la magnitude du séisme, les dégâts actuels, le nombre de morts.... » Plus tard, les jeunes réussissent à rassurer leurs parents respectifs, le couple de Jean-Pierre Dubé maire de Saint-Jean-Port-Joli et celui de René Crête, gérant à l'Auberge du Cap-Martin à La Pocatière.
Après avoir passé plus de 36 heures sans manger et sans avoir eu beaucoup de temps de sommeil, à travers bien des misères, le 27 au matin, les rescapés aboutissent à l'aéroport et envoient un message aux parents par Internet, via Skype. Rien à faire pour obtenir de l'aide du gouvernement canadien. Par miracle, les touristes réussissent ensuite à acheter un vol pour la Malaisie qui part l'après-midi même.
«Nous quittons sans être retournées chercher notre lavage à Thamel. Déjà que je voyageais léger maintenant c'est extra léger : 2 paires de shorts, 2 t-shirts et 1 paire de boxers. Mais nous sommes en vie! » dira Jean-François Crête. À moins de changement, les tourtereaux rentreront au nid en septembre prochain.
Le récit complet peut être lu : https://www.facebook.com/gougounesetsacsados?fref=ts