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Deux Sénégalais découvrent l'agriculture d'ici

La Fédération de l'UPA de la Chaudière-Appalaches a accueilli ces jours derniers une mission composée de deux représentants d'organisations paysannes du Sénégal, dans le cadre d'un projet de coopération internationale. Pendant leur tournée, les visiteurs africains se sont arrêtés à la Ferme Ayr-Pur de Saint-Marcel, propriété de Hervé Dancause, 1er vice-président de la fédération.

Fatou Benetou Diop et Ndiawar Diop ont passé en Chaudière-Appalaches la première moitié de leur séjour de 10 jours en sol québécois. En compagnie de représentants de l'UPA, ils ont visité plusieurs fermes du territoire et des entreprises de transformation agricole.

Les visiteurs

Pour une, Mme Fatou Benetou Diop est animatrice rurale à l'Union des groupements paysans de Mécké (UGPM), un organisme qui regroupe 5000 membres, en majorité des femmes, provenant de 82 villages. L'UGPM vise principalement à aider les familles à développer leurs exploitations agricoles à travers des pratiques agroécologiques durables, tout en diversifiant leurs sources de revenus.

De son côté, M. Ndiawar Diop est président de la Fédération des périmètres autogérés (FPA), une association formée de huit unions hydrauliques du delta du fleuve Sénégal. Le FPA gère et exploite près de 8000 hectares de terre irriguée pour 9000 exploitations familiales et 191 groupements. Sa mission s'est toutefois élargie pour inclure maintenant la production des semences, l'achat groupé d'intrants et la commercialisation du riz. L'UPA Développement international appuie ces deux organismes depuis une dizaine d'années, aide qui a permis, entre autres, de produire et d'approvisionner les paysans sénégalais de semences certifiées de riz, d'arachide, de mil et de niébé (légumineuse).

Accaparement des terres

Les grands enjeux agricoles touchent toute la planète. À preuve, la venue de cette mission au Québec a révélé l'ampleur du problème d'accaparement des terres en Afrique. En effet, le Sénégal subit de fortes pressions provenant de multinationales de pays occidentaux pour s'accaparer les plus belles terres irriguées. Le gouvernement du pays, qui possède une bonne partie de ces terres, a concédé des droits d'exploitation sur des dizaines de milliers d'hectares, provoquant une crise sociale dans de nombreux villages, ce qui a même entraîné des morts. Pour lutter contre ce problème, les paysans doivent démontrer à l'État leur capacité d'exploiter eux-mêmes ces terres de façon productive.

Mentionnons, en terminant, que cette mission de 10 jours au Québec s'est concrétisée grâce à l'appui de l'UPA et de l'Année internationale de l'agriculture familiale.

Vignette:Dans l'ordre habituel: Luce Bisson (membre du comité d'accueil), Paul Doyon (président de la Fédération de l'UPA de la Chaudière-Appalaches), Fatou Benetou Diop, Normand Côté (membre du comité d'accueil), Ndiawar Diop, Jean Lambert (2e vice-président de la Fédération de l'UPA de la Chaudière-Appalaches) et François Gamache (agent syndical à la Fédération de l'UPA de la Chaudière-Appalaches et coordonnateur du comité d'accueil).
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