Évidemment, je ne peux personnellement passer sous silence, l'arrivé du grand manitou de Quebecor au sein du Parti Québécois et mon énoncé de départ.
D'ailleurs, ce dernier ne s'est pas caché en affirmant haut et fort que son arrivée en politique est directement liée avec le désir de faire du Québec un pays. Personne ne pourra me faire avaler que sa candidature coïncide avec une volonté cachée de devenir le député de Saint-Jérôme n'est-ce pas?
Quand vous êtes milliardaire et considéré comme un des hommes les plus puissants du Québec, vous n'allez pas en politique pour du pouvoir... Surtout quand vous êtes à la tête de Quebecor qui maitrise la pensée québécoise via ses nombreux médias.
Ceci dit, le potentiel référendum qui s'en vient n'est pas uniquement imputable à l'arrivée de PKP au Parti Québécois, certes, il en est et en sera le principal catalyseur, mais n'est que la suite logique du laxisme des partis fédéralistes autant à Ottawa qu'à Québec sur la question nationale.
Je ne reviendrai pas dans le passé, mais sachez que bien le Québec a refusé à deux reprises de se séparer du Canada, et n'a jamais aussi signé la constitution canadienne rapatriée par Pierre Elliot Trudeau et n'a pas non plus entériné les accords du lac Meech, coulé également par Trudeau.
Ce qui veut explicitement dire que la question n'a jamais été réglée et qu'elle devra évidemment l'être un jour, et cette journée pourrait venir plus vite qu'on le croit.
La Coalition Avenir Québec en payera le prix
En effet, cette polarisation qui avait commencé par le débat identitaire sur la Charte, et qui présentement est rendue sur le pays explicitement annoncé par la nouveau candidat vedette du PQ, balayera pratiquement du revers de la main la formation de Legault qui n'a jamais su utiliser le nationalisme en se concentrant uniquement sur l'aspect économique de la belle province.
Inévitablement, François Legault a totalement manqué de flair politique en ne comprenant pas son peuple et sa réalité, chose des plus étrange venant d'un ancien ténor du Parti Québécois.
La Coalition en jouant ses cartes politiques d'une manière de pee-wee, n'a pu aller chercher le créneau nationaliste lors de la débâcle péquiste où plusieurs députés du parti ont quitté la formation de Pauline Marois.
Il aurait pu à se moment redevenir ce que l'Union National était, un parti nationaliste de droite avec un certain rapport de force à l'égard d'Ottawa, en retravaillant sur une nouvelle entente constitutionnelle et ainsi régler définitivement la question nationale, ou du moins la mettre en partie en veilleuse sans la jeter aux poubelles comme il a fait.
D'ailleurs, le parti aurait pu choisir un autre dénomination que Coalition Avenir Québec en favorisant un autre des noms qui était sur la liste, soit Coalition Nationale.
Une appellation beaucoup plus significative qui aurait inévitablement aidé davantage la nouvelle formation.
Imaginez les membres de ce parti se faire nommer les coalisés plutôt que de se faire baptiser caquistes.
Mais bon, Legault a préféré écouter la vieille garde adéquiste et a complètement évacué l'aspect nationaliste de sa pensée.
Voilà où nous en sommes avec ce parti...
Le débat sur le prochain référendum polarisera de nouveau l'électorat québécois entre souverainistes et fédéralistes, et les caquistes ne feront que prendre des votes au Parti libéral favorisant ainsi l'élection du Parti Québécois.
La Coalition avenir Québec disparaitra du paysage politique, comme le fût la défunte Union Nationale.
Les conservateurs auront leur retour du balancier
Les conservateurs ayant expulsé la plupart des progressistes-conservateurs que l'on nomme sur la colline parlementaire à Ottawa les «Red Tories» et n'ayant que cinq députés élus dans la province de Québec, ne seront incontestablement pas en mesure de défendre le fédéralisme lorsqu'il y aura un rendez-vous référendaire.
Évidemment, depuis la débâcle du Bloc Québécois et de l'arrivée d'un gouvernement majoritaire conservateur à Ottawa ainsi que de la vague orange qui a déferlé sur le Québec, Stephen Harper et ses conseillers ont maladroitement pensé qu'il pouvait gérer en excluant le Québec pour naturellement les faire payer pour avoir voté contre eux, favorisant du même coup leur électorat.
Gérer un pays comme le Canada d'une telle façon est bien évidemment non responsable et méprisable, mais l'orgueil dominateur à ses conséquences.
Ces derniers n'avaient sûrement pas vu Pierre-Karl Péladeau arriver dans le portrait.
Cependant et pour conclure, le Parti Québécois n'aura qu'une année et demie pour faire son référendum, car les conservateurs avec leurs cinq pauvres députés ne seront pas en mesure de défendre adéquatement le fédéralisme et que les autres partis à Ottawa ne se sont pas prononcés pour une refonte du fédéralisme incluant une nouvelle négociation constitutionnelle avec le Québec, et que PKP selon moi, ne jouera pas longtemps les seconds violons au sein du Parti Québécois.
Citoyens-électeurs, l'heure du choix est arrivée...