Sylvain Fournier - L'OIE BLANCHE
Avec bien sûr un peu d?émotion, mais surtout avec sérénité et une grande satisfaction du devoir accompli, M. Gilles Richard fermait pour la dernière fois, samedi en fin de journée, la porte de son commerce, la Boucherie Cap-Saint-Ignace, qu?il a fondé il y a 36 ans avec son épouse, Mme Diane Boucher.
Même si le commerce était toujours rentable, l?heure de la retraite a sonné pour ce couple connu de tous à Cap-Saint-Ignace. «La vraie boucherie du «Cap» à votre service depuis 1977», comme le disait sa publicité hebdomadaire dans le journal L?Oie Blanche, laissera ultérieurement sa place à un nouveau commerce.En entrevue jeudi, M. Richard a confié qu?il avait en effet l?intention de vendre ses équipements de boucherie, de réaménager le local de son commerce pour éventuellement le louer, afin de continuer à habiter dans l?autre aile de ce bâtiment situé entre la rue du Manoir et la route 132.
«Je ne voulais pas arrêter à 65 ans, mais maintenant à 69 ans, c?est le temps. On a pris notre décision en mars et on l?a annoncée à notre clientèle depuis un mois. C?est sûr que ça nous fait quelque chose, mais les témoignages d?appréciation et de remerciements de la part de notre clientèle nous ont fait très chaud au c?ur. C?est vraiment apprécié», a commenté M. Richard qui dit sortir la tête haute et fier de ce qu?il a accompli depuis 36 ans avec son entreprise, et pendant 53 ans comme maître-boucher.
Le métier a bien changé!
M. Richard a débuté son métier avec son père, Emmanuel Richard, propriétaire de 1955 à 1965 de la Boucherie E. Richard sur le chemin Bellevue. «Le métier a bien changé. À cette époque, on faisait l?abatage de l?animal, la préparation et la «run» de viande (livraison) de porte en porte à Cap-Saint-Ignace, mais aussi à L?Islet, Saint-Eugène et un peu à Montmagny», raconte le boucher expérimenté. La livraison se faisait avec une camionnette munie d?une boîte isolée contenant de la glace pour garder la viande au frais. Lorsque son père a vendu le commerce, M. Richard est parti travailler comme boucher pendant une quinzaine d?années à Québec, Saint-Charles de Bellechasse et Montmagny, avant d?ouvrir son propre commerce à Cap-Saint-Ignace.
À l?endroit actuel de la boucherie, le restaurant Chez Lucien était à vendre depuis plus d?un an. «Chaque fois que je passais devant, je me disais un jour je vais rentrer là.» En 1977, chose dite chose faite, M. Richard achète le restaurant et le transforme immédiatement en boucherie. Au fil des années, la Boucherie Cap-Saint-Ignace s?est forgée une solide réputation avec la qualité de ses viandes, misant sur le b?uf de l?Ouest canadien de qualité AA et AAA.
M. Gilles Richard explique qu?il n?y a pas que les prix qui ont changé, les coupes de viande se sont aussi multipliées au fil du temps. Puis, il y a la qualité de la viande aussi, explique-t-il. «On retrouve aujourd?hui une qualité de viande exceptionnelle. Je n?ai pas vu mieux de toute ma vie», explique-t-il.
Pendant ces 36 années dans le commerce, M. Richard et son épouse ont vécu de multiples épisodes de vie. Le contact avec la clientèle, c?est ce qu?ils ont toujours apprécié. Ceux qui connaissent bien M. Richard se souviendront qu?il aimait bien raconter des histoires pour mettre sa clientèle à l?aise. «Oh oui, il en a raconté des histoires», témoigne son épouse qui l?a toujours soutenu.
Aujourd?hui, le couple qui a deux filles et des petits-enfants profitera d?une retraite active et bien méritée. Il y a des projets de voyage au menu, du bricolage pour M. Richard et des cours de yoga pour madame. On leur souhaite aussi de garder la santé encore longtemps!
Photo: M. Gilles Richard en compagnie de son épouse, Mme Diane Boucher.