Nous apprenions au milieu de la semaine dernière que Marie-Josée Normand du Parti libéral du Canada avait déposé une demande de dépouillement judiciaire à la suite de sa défaite par 265 aux mains du conservateur Bernard Généreux en raison du nombre important d'anomalies rapportées.
En effet, le témoignage transcrit sous forme d'affidavit de Steven Bard, un commis et téléphoniste employé pour les élections, rapporte des faits assez troublants. Ce travailleur affirme que par exemple que les trois rapports de l'urne 178 ne concorderaient pas. Selon ses dires, la superviseure lui aurait qu'elle retenait les résultats officiels du troisième et dernier rapport puisqu'elle « voulait aller se coucher ». Il rajoute aussi que des scrutateurs ont dû être rappelé de leur domicile afin d'obtenir les résultats de leur rapport.
Toujours selon lui, un scrutateur aurait affirmé avoir reçu 375 bulletins alors qu'il devait en recevoir que 325, une urne n'aurait jamais été trouvée et un rapport aurait été fait pour une urne inexistante. À la suite du transport des urnes vers le bureau de la directrice du scrutin, monsieur Bard affirme que plusieurs boîtes se trouvaient dans un mauvais état, voir même entrouvertes et vides pour deux d'entre elles. Une adjointe à la directrice du scrutin aurait même affirmé qu'il s'agissait d'un véritable « fouillis ».
Dans sa demande, Marie-Josée Normand avance le fait que 815 bulletins de vote ont été rejetés, soit plus de trois fois l'écart qui la sépare de Bernard Généreux.
Quant à ce dernier, il connait bien la procédure d'un dépouillement judiciaire puisqu'en 2011, il avait perdu les élections aux mains du néodémocrate François Lapointe par seulement neuf voix à la suite d'un second dépouillement. Des avocats spécialisés en politique nous ont affirmé qu'il s'agirait d'un fait très rare dans l'histoire du Canada.
Le juge Claude Bouchard décidera en début de semaine s'il autorisera ou non ce dépouillement judiciaire.