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Habits de pompiers et interventions nautiques : un duo risqué, révèle la CNESST

Crédit photo: Pixabay

Les pompières et pompiers du Québec sont appelés à intervenir dans des environnements variés, notamment près ou sur des plans d’eau. Jusqu’à récemment, la pratique courante consistait à porter l’habit de combat incendie, le fameux bunker suit, peu importe la situation. Or, cette habitude est, aujourd’hui, remise en question par des tests révélateurs menés par la CNESST.

Dans le cadre de travaux rigoureux réalisés en collaboration avec trois pompiers du Service de protection contre l’incendie de la Ville de Québec, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail a démontré les limites importantes de ces habits en contexte nautique. Les tests, réalisés au Centre de formation en mesures d’urgence de Lévis, ont mis en lumière les risques graves liés à la flottabilité des habits lors d’interventions dans ou à proximité de l’eau.

Bien que le bunker suit flotte pendant quelques minutes, il s’imbibe rapidement d’eau, gagnant en moyenne 34 kg ou 75 livres et devient lourd, encombrant et dangereux. Un pompier équipé de cet habit se retrouve alors en situation de vulnérabilité, risquant la noyade et nécessitant, à son tour, des secours.

Face à ces constats sans équivoque, la CNESST rappelle qu’à moins de deux mètres d’un plan d’eau et en contexte d’inondation, le port d’un vêtement de flottaison individuel est obligatoire. La capsule de formation réalisée par la CNESST à partir de ces essais est déjà diffusée dans les écoles de pompiers afin de sensibiliser la relève.

Les tests ont exploré plusieurs scénarios dont des pompiers entrant à l’eau en habit complet, en salopette et bottes, avec ou sans veste de flottaison et appareil respiratoire. La capacité des participants à remonter hors de l’eau, par eux-mêmes, a aussi été évaluée, révélant les défis imposés par un équipement non adapté à ces interventions.

La présidente-directrice générale de la CNESST, Anouk Gagné, souligne l’importance d’améliorer constamment les méthodes de travail et de partager les connaissances pour des milieux plus sécuritaires. Elle espère que ces résultats nourriront la réflexion chez les services d’incendie du Québec.

Jean Boulet, ministre du Travail et ministre responsable de plusieurs régions, a salué l’initiative de la CNESST et ses partenaires : « Improviser une opération de sauvetage aquatique est dangereux et peut transformer l’intervenant en victime. Les pompières et pompiers doivent être adéquatement formés et équipés. »

Ces efforts s’inscrivent dans la mission plus large de la CNESST, qui accompagne employeurs et travailleurs à travers ses expertises intégrées en santé, sécurité, équité salariale et normes du travail. Sa structure de gouvernance paritaire et son rôle de gestionnaire du Fonds de la santé et de la sécurité du travail témoignent de son engagement à rendre les milieux de travail québécois plus sûrs.

Ainsi, ce travail de recherche contribue concrètement à réduire les accidents et à protéger la vie de celles et ceux qui veillent, parfois au péril de la leur, à notre sécurité.

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