Le vendredi 10 novembre 1950, un bombardier américain larguait une bombe atomique de type Mark IV dans le fleuve Saint-Laurent, face au village de Saint-André-de-Kamouraska, dispersant, par le fait même, 45 kg d’uranium.
Par chance, cette explosion ne fit aucun blessé.
70 ans après les faits, cet événement fait toujours partie intégrante de l’histoire de la municipalité de Saint-André-de-Kamouraska, et plusieurs résidents se souviennent d’en avoir été des témoins oculaires.
Rappel des faits
En 1950, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les tensions étaient vives entre Russes et Américains.
Afin d’être prête à réagir en cas de problèmes en Europe, l'armée américaine conclut un accord avec le premier ministre canadien de l’époque, M. Louis Saint-Laurent, pour entreposer 11 bombes atomiques Fatman Mark IV sur la base militaire de Goose Bay, au Labrador.
En novembre 1950, les bombardiers rentraient en escadrille à leur base de Tucson, en Arizona, lorsque l’un d’entre eux, en proie à des ennuis de moteur, largua sa cargaison dans le fleuve.
Heureusement sans conséquence en termes de vies humaines, cet événement a toutefois laissé des traces chez les habitants de la municipalité.
Le 17 novembre 1950, l’hebdomadaire rimouskois Le Progrès du Golfe rapportait que « L’explosion se produisit vers 4 h de l’après-midi, et les citoyens de Saint-André signalent avoir vu une “grosse boule de feu” au moment de l’explosion ».
Ce n’est qu’en 2000, soit 50 ans plus tard, que l’hypothèse de cet accident fut confirmée par le ministre de la Défense nationale du Canada.
« Cet incident constitue un fait marquant de l’histoire de notre village et sa commémoration, 70 ans après, est l’occasion de nous rappeler les risques liés à l’utilisation du nucléaire. Il est important de remettre les choses dans leur contexte : à l’époque, le nucléaire était l’avenir alors qu’aujourd’hui, nous aspirons à une société qui en soit exempte », a explique le maire de Saint-André-de-Kamouraska, M. Gervais Darisse dans un communiqué de presse.