Selon nos informations, nous apprenons en primeur en début d'après-midi que le juge Claude Bouchard, qui a entendu la demande de Marie-Josée Normand, ordonne la tenue d'un dépouillement judiciaire dans la circonscription des bulletins de vote de l'élection fédérale du 19 octobre dernier. Le dépouillement aura lieu le jeudi 29 octobre au Palais de justice de Rivière-du-Loup.
La semaine dernière, le Parti libéral du Canada et sa candidate dans de Montmagny-L'Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup avaient déposé, devant un juge, une demande de dépouillement judiciaire.
Selon le dépouillement du 19 octobre, effectué par la directrice du scrutin, madame Pierrette Couillard, Bernard Généreux du Parti conservateur du Canada a remporté l'élection ayant reçu 14 264 votes. Marie-Josée Normand a quant à elle reçu 13 995 votes, un écart de 269 votes. Lors de ce dépouillement, 815 bulletins de vote ont été rejetés, soit plus de trois fois l'écart qui sépare monsieur Généreux et madame Normand.
Afin de soutenir sa demande, Marie-Josée Normand a déposé trois affidavits en plus du sien. Deux d'entre eux proviennent de ses représentants et l'autre d'un fonctionnaire électoral qui a travaillé aux élections du 19 octobre, monsieur Steven Bard. Monsieur Généreux et son équipe s'opposaient au dépôt de ce dernier affidavit.
Le juge Bouchard a affirmé, à première vue, que les deux affidavits des représentants de madame Normand, formulés de manière générale, n'étaient pas assez précis pour ordonner un dépouillement judiciaire. Cependant, ceux-ci ont été complétés par l'affidavit de monsieur Bard, qui relate des faits que le tribunal s'est dit ne pouvoir ignorer.
Ce travailleur affirme par exemple que les trois rapports de l'urne 178 ne concorderaient pas. Selon ses dires, la superviseure lui aurait dit qu'elle retenait les résultats officiels du troisième et dernier rapport puisqu'elle « voulait aller se coucher ». Il rajoute aussi que des scrutateurs ont dû être rappelé de leur domicile afin d'obtenir les résultats de leur rapport. Une adjointe à la directrice du scrutin aurait même affirmé qu'il s'agissait d'un véritable « fouillis ».
Le plus troublant dans cette situation est que ni la directrice du scrutin ni Élections Canada n'ont démenti les propos de monsieur Bard.