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L'accueil des travailleurs étrangers demeure un défi pour nos agriculteurs

Réunis à Kamouraska le 6 juin dernier, des intervenants du secteur bioalimentaire ont discuté de l’enjeu majeur que représente la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur agroalimentaire et des services offerts pour recruter des travailleurs étrangers.

L’économiste de Services Québec, Alexandre Gauthier-Belzile, a d’abord dressé le portrait des besoins de main-d’œuvre au Kamouraska, particulièrement pour le secteur agroalimentaire.

À 5,4 % en 2018, le Kamouraska, a-t-il soulevé, connaît son plus bas taux de chômage depuis les vingt dernières années.

« Les offres d’emploi se multiplient dans le secteur agroalimentaire alors que 70,4 % des entreprises peinent à recruter de la main-d’œuvre, ce qui a un impact direct sur la production », a expliqué l’économiste.

Devant une telle constatation, l’embauche de travailleurs étrangers apparaît comme un moyen efficace de contrer cette pénurie.

Monsieur Pierre-Luc Turgeon, conseiller en partenariat au ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, et monsieur Frank St-Pierre, responsable du dossier au Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, ont présenté les programmes et les services offerts pour l’embauche de travailleurs étrangers.
 

Monsieur Turgeon a mentionné que l’immigration peut être permanente ou temporaire. Dans le premier cas, la personne immigrante souhaite entrer au pays pour des raisons économiques, familiales ou sociales.

En ce qui concerne l’immigration temporaire, ce sont surtout des étudiants et des travailleurs saisonniers qui souhaitent franchir nos frontières. Pierre-Luc Turgeon croit qu’il est essentiel de bien préparer le milieu à leur venue.

Pour avoir accompagné plusieurs producteurs agricoles dans leurs démarches d’embauches de travailleurs étrangers, Frank St-Pierre sait qu’elles peuvent être longues, soit entre cinq et six mois. Il a insisté sur l’importance pour les producteurs d’entamer les procédures rapidement et surtout de demander l’aide d’une ressource professionnelle.

En contrepartie, a affirmé monsieur St-Pierre, « les démarches débouchent sur un résultat positif dans 99,9 % des cas et les entreprises agricoles accueillent les mêmes travailleurs étrangers, année après année, dans 92 % des cas. »

Témoignages

Invité à partager son expérience avec les participants à la rencontre, le copropriétaire de la ferme des Perles de Saint-Pascal, M. Martin Dionne, a parlé du travail que représente l’accueil d’un travailleur étranger autant en amont de la démarche qu’au moment de l’accueillir.

Le principal défi, selon lui, a été de trouver un logement pour la personne et de l’accompagner dans les premières semaines, et ce, de façon à la rendre fonctionnelle tant pour le travail que dans sa vie quotidienne.

Internet, dit-il, lui a été d’une grande utilité pour communiquer avec son travailleur, notamment grâce aux options de traduction du français à l’espagnol offertes par certains sites.

Martin Dionne ajoute toutefois que son travailleur est un excellent employé et qu’il n’hésiterait pas à renouveler l’expérience.

Madame Julie-Christine Hélas, agente de mobilisation à l’immigration à la MRC de Kamouraska, a résumé les phases d’adaptation que traverse la personne immigrante de même que les besoins qui gravitent autour de ces phases.

Par exemple, l’important pour les travailleurs saisonniers est de trouver rapidement leurs repères et de garder contact avec leurs familles restées au pays.

Monsieur Rosaire Ouellet, maire délégué à l’agriculture et au bioalimentaire du Kamouraska, ajoute que la préparation du milieu est importante, et ce, peu importe le type d’immigration.

« Il faut tenir compte de leurs besoins et faire la distinction entre ceux des travailleurs saisonniers, des étudiants étrangers et des personnes immigrantes de façon permanente », de mentionner M. Ouellet.

Monsieur Ayitre Akpakouma a raconté son expérience en tant qu’étudiant international qui arrivait au Québec.

« C’est le réseau social qui s’est créé autour de moi, qui m’a permis, dit-il, d’envisager l’immigration permanente. » Toujours fort impliqué dans son milieu, Ayitre Akpakouma réside au Québec depuis maintenant 15 ans et est certainement une source d’inspiration auprès de plusieurs citoyens!

L’événement était par ailleurs organisé par la MRC de Kamouraska, en partenariat avec la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation du Québec.
 

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