Pendant que le sud de la MRC de Montmagny réfléchit, consulte et même soumet des projets à l'étude, le secteur nord reste muet sur la question de l'avenir des églises. Rien ne bouge, ce qui ne manque pas d'inquiéter le curé Michel Talbot.
À sa connaissance, la réflexion n'est pas amorcée dans les sept paroisses de Montmagny-Nord: Cap-Saint-Ignace, Saint-Mathieu et Saint-Thomas de Montmagny, Saint-Antoine-de-l'Isle-aux-Grues, Saint-François, Saint-Pierre et Berthier-sur-Mer.
Qualifiant ce dossier d'épineux, l'abbé Talbot comprend par ailleurs que cette question touche des cordes sensibles, car tout le monde veut sauver son église. Or, la résistance silencieuse n'empêche pas la réalité d'exister. «Les revenus des fabriques vont toujours en diminuant et la portion des gens qui contribuent financièrement vieillit alors que celle des plus jeunes paye beaucoup moins» admet le prêtre.
«Il faut prendre le taureau par les cornes et engager une action concertée» poursuit l'abbé Talbot. Auparavant, il serait judicieux d'établir les règles afin d'éviter les dérapages, a-t-il poursuivi en ajoutant qu'il faudrait lancer la discussion dans les prochains mois. Le diocèse ne met pas de pression, mais un jour ou l'autre il faudra agir, de conclure l'abbé Talbot.
Poches de résistance
Dans le diocèse de Sainte-Anne, il y a deux secteurs qui n'ont, à ce jour, entrepris aucune démarche connue sur les inévitables changements à venir. Il s'agit de Montmagny-Nord et du Transcontinental, note Yvan Thériault, économe du diocèse. C'est normal que les gens soient réfractaires au changement, jusqu'au jour où les résistances tombent, après qu'ils aient pris conscience de la réalité, ajoute M. Thériault. Le manque de prêtres risque aussi de faire avancer les choses.
À la faveur du temps ou de la nécessité, la conscientisation fait son chemin sans que le diocèse ne soit obligé d'intervenir sauf pour présenter des outils afin d'alimenter la réflexion. C'est d'ailleurs l'approche privilégiée par l'évêque, Mgr Yvon Joseph Moreau. «Est-ce que ce sera celle de son successeur dans deux ans ? Nul ne le sait !» de conclure l'économe.