Aimer voyager, ça se comprend. Mais quand cette passion englobe toute une famille et qu'en plus, elle se décline en rencontres hors du commun dans un pays qui ne fait pas partie du circuit des destinations courues, l'aventure prend alors tout son sens.
Partir en famille en Mongolie, il faut avouer que ce n'est pas courant. Nadine Mercier et Joé Lavigne ainsi que leurs quatre enfants: Caleb (10 ans), Axelle (8 ans), Clémence (6 ans) et Lambert (5 ans) ont vécu cette expérience à fond pendant six semaines, du 13 juin au 26 juillet. Ils en sont revenus avec des images plein la tête et le goût de recommencer.
Le couple, résident de Saint-Michel-de-Bellechasse, a déjà plusieurs voyages à son actif, dont un réalisé en Afrique avec leurs deux premiers enfants. Le départ pour la Mongolie a demandé une longue préparation. En prévision de ce voyage, l'enseignante en Technique de santé animale au Cégep de La Pocatière, a profité d'un congé différé. Son conjoint, vétérinaire spécialisé dans les grands animaux, disposait pour sa part de six semaines de congé.
Les grands espaces
Sacs au dos et sans itinéraire, la famille a découvert les paysages à couper le souffle de la Mongolie, située entre la Russie et la Chine, ainsi que le mode de vie nomade, pratiqué par ce peuple d'éleveurs depuis la nuit des temps. Une partie des quelque trois millions d'habitants réside encore dans des yourtes, la tente ronde qui réunit toute la famille. «Ils possèdent de grands troupeaux, principalement des chèvres et des moutons, mais élèvent aussi des chevaux, des yacks et, plus au sud, dans le désert de Gobi des chameaux» mentionne Mme Mercier.
La famille québécoise a parcouru ce pays de montagnes et de steppes à dos de cheval pendant neuf jours, et en jeep, avec chauffeur, pour le reste du temps. Car, les touristes n'ont pas le droit de conduire un véhicule dans ce pays, note la voyageuse. Les déplacements en Mongolie sont difficiles et les routes plus ou moins existantes, «d'où l'importance d'avoir un chauffeur», indique Nadine Mercier.
L'accueil des nomades
Parmi les aspects les plus positifs du voyage, elle place au premier rang l'hospitalité des nomades. Habitant la plupart du temps dans leur tente, nos voyageurs ont aussi visité et même vécu avec des familles mongoles pendant leur séjour. «La langue est un vrai défi, mais nous avions appris les mots de base et nous avons réussi à nous faire comprendre». Quel plaisir aussi de constater que les enfants s'amusent volontiers avec les jeunes de leur âge, sans se soucier de la langue, mentionne Mme Mercier.
Le plus difficile
L'élément le plus difficile du voyage, en particulier pour les enfants, a été de s'habituer à la nourriture peu variée, essentiellement composée de viande de mouton et de lait caillé chaud, fraîchement prélevé de la chamelle ou de la vache Yack. Les légumes et les fruits restent absents de l'alimentation de ce peuple, a constaté Nadine Mercier.
Par ailleurs, l'épuisement se faisait sentir lors des longues journées de route et au cours des déplacements difficiles entre les montagnes et les rivières.
Dans ce genre de voyage, il ne faut pas être dédaigneux et maniaque de la propreté. «L'hygiène s'avère un défi. On ne se lavait pas tous les jours, on profitait de la rivière ou d'autre fois il fallait que toute la famille se lave avec seulement cinq litres d'eau» raconte notre interlocutrice.
Des expériences diverses
Au cours de son séjour, la famille s'est prêtée à des expériences diverses. Elle a, entre autres, passé deux jours à faire du bénévolat dans un orphelinat situé dans la région de la capitale, Oulan-Bator. Les enfants du couple ont adoré l'expérience.
Membre de Vétérinaires sans frontière, Joé Lavigne a aussi profité de son passage pour offrir des soins de base aux troupeaux des éleveurs nomades rencontrés sur son chemin. Il a administré des traitements contre les parasites sur des chameaux et des soins contre la pneumonie sur des chèvres.
Prochain voyage dans six mois
Et c e n'est pas fini ! Dans six mois, quelque part en février 2016, la famille prendra à nouveau la route des voyages à destination, cette fois-ci, de l'Afrique. Comme on sera alors en pleine année scolaire, les enfants vont devoir apporter leurs livres pour poursuivre leur apprentissage.