Une exposition présentée à la Bibliothèque de Montmagny invite la population à découvrir l'univers malécite à travers les uvres d'une artiste-peintre de cette nation autochtone, Ginette Kakakos Aubin.
Toute petite, l'artiste de renommée internationale, a appris à dessiner des têtes d'orignal par l'entremise de son père (constructeur de gratte-ciel à Montréal) à une époque où la culture autochtone était réduite au silence. Bien des années plus tard, en 1989, son père a obtenu la reconnaissance officielle de la nation malécite qui est devenue la 11e nation du Canada.
Ce geste a imprimé un tournant dans la vie de Ginette Kakakos Aubin.
«J'avais soif de montrer ma culture pour faire en sorte qu'on n'oublie plus jamais ma nation» lance cette artiste accomplie, dont les uvres se retrouvent dans plusieurs pays du monde et dans tous les États de nos voisins du sud.
Imprégnée de sa culture, celle que son grand-père a surnommé «Kakakos», qui signifie «petite corneille», a adopté l'art culturel comme son principal mode d'expression. Bachelière en arts visuels et médiatiques, Ginette Kakakos Aubin est fière de son parcours qui l'a connectée avec ses origines. Ses uvres, éclatantes de vie, racontent d'ailleurs des pans de l'histoire malécite.
Pétroglyphes
L'artiste consacre son travail pictural à l'écriture des pétroglyphes, «un art sacré qui vient de mes ancêtres» confie Mme Aubin, tout juste avant le vernissage de son exposition le 24 juillet dernier. Les pétroglyphes sont des images gravées sur les rochers. Souvent superposés, ces dessins, dont les plus vieux remontent à 500 ans et le plus récent à quelques années seulement, racontent l'histoire des autochtones au fil du temps. En mai dernier, Ginette Kakakos Aubin s'est rendue au parc national Kejimkujik en Nouvelle-Écosse pour voir les pétroglyphes qu'on retrouve en abondance sur le site. «Depuis 20 ans que je fais des pétroglyphes, c'était la première fois que j'en voyais en vrai» indique l'artiste qui se dit particulièrement intuitive. «Je les sort de l'oubli et je les remets dans un contexte actuel» poursuit notre interlocutrice. C'est ainsi qu'elle raconte son histoire et celle de son peuple.
L'exposition Empreinte du territoire malécite est présentée à la Bibliothèque de Montmagny jusqu'au 6 septembre.
Photo : Ginette Kakakos Aubin s'inspire des pétroglyphes dessinés par ses ancêtres sur des rochers pour créer des uvres actuelles.
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