Aller au contenu

L'ex-député néo-démocrate François Lapointe critique sévèrement Thomas Mulcair et Jagmeet Singh dans le dossier d'Énergie Est

Selon François Lapointe, le NPD a ainsi manqué une opportunité majeure d'appuyer l'opinion très majoritaire de sa base électorale, ce qui a provoqué un bris de confiance qui sera long à reconstruire envers ses membres, notamment, ceux du Québec.

Suite de l’annonce récente de TransCanada PipeLines (TCPL) d’abandonner le projet d’oléoduc Énergie Est, l’ex-député néo-démocrate de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, François Lapointe, s’est exprimé à CMATV Nouvelles au sujet des positions de l’ancien et du nouveau chef du NPD concernant ce dossier.

François Lapointe, dont l’opposition à la construction de l’oléoduc de TCPL est connue,  s’est dit réjoui de cette nouvelle qui, selon lui, est une victoire des regroupements citoyens qui n’ont pas lâché le morceau en ce sens.

« Que TransCanada PipeLines officialise l’abandon du projet Énergie Est est une très bonne nouvelle. C’est définitivement une victoire de la persévérance des regroupements de citoyens. Récemment, les déclarations du chef du PQ, Jean-François Lisée, qui condamnaient la construction d’un énorme oléoduc qui traverserait des centaines de rivières du Québec et, dans une moindre mesure, les doutes partagés par le chef de la CAQ sur la viabilité économique du projet ont probablement joué un rôle dans la décision de TCPL, » a souligné l’ex-député fédéral avant d’ajouter cependant qu’il était très décevant que cette première période de résistance citoyenne se soit jouée sans le soutien d’au moins un parti politique fédéral. Il a rappelé que le NPD s’en était tenu à une position déconnectée de l’opinion d’une majorité écrasante des progressistes.

L’ex-député est ensuite revenu sur les positions de son ancien chef, Thomas Mulcair, au sujet d’Énergie Est lorsqu’il siégeait avec ce dernier à la Chambre des Communes.

« À l’époque ou j’étais député néo-démocrate, devant les déclarations tortueuses de Tom Mulcair sur Énergie Est, j’ai été réduit à plaider pour des normes assez solides dans les évaluations de l’ONÉ pour avoir une chance concrète de protéger le Québec de ce projet incohérent, sans ouvertement critiquer certaines déclarations du chef — c’était une position pénible. D’ailleurs, il me faut observer que les points de presses de Tom sur les essentielles réformes du fonctionnement de l’ONÉ sont arrivés très tard pendant la campagne de l’automne 2015.  Il est ainsi impossible de ne pas se demander si cette décision, qui n’a rien aidé sur le terrain, ne relevait pas des mêmes pressions qui ont provoqué l’absence de positions cohérentes au sujet d’Énergie Est, » s’est interrogé perplexe François Lapointe.

Ce dernier rappel également qu’il a du travailler extrêmement fort auprès de la direction de son parti avant l’élection de 2015 dans le dossier du port pétrolier de Gros-Cacouna, pour que celle-ci se prononce contre ce projet, et ce, malgré l’opinion défavorable d’une majorité de membres du caucus néo-démocrate sur ce projet d’infrastructure pétrolière.

Selon François Lapointe, le NPD a ainsi manqué une opportunité majeure d’appuyer l’opinion très majoritaire de sa base électorale, ce qui a provoqué un bris de confiance qui sera long à reconstruire envers ses membres, notamment, ceux du Québec.

Le nouveau chef du NPD récemment élu, M. Singh, était le plus favorable de tous les candidats à un possible développement du réseau d’oléoducs au Canada, ce qui fait croire à l’ex-député qu’il n’y a pas le début d’un processus de réparation de ce bris de confiance qui soit entamé à l’heure actuelle par le parti social-démocrate à Ottawa.

« On a gagné une période importante avec l’abandon d’Énergie Est, mais il faut garder en tête que l’administration de Trump va relancer l’oléoduc Keystone XL.  Il reste donc plusieurs périodes de combat dans le dossier de la nécessaire réduction des gaz à effet de serre. Le NPD devra se faire la voix forte, et non pas hésitante et tortueuse, d’une transition énergétique soutenue qui ne doit pas s’appuyer sur une possible ''dernière phase de développement contrôlé'' des sables bitumineux. C’est un scénario incompatible avec l’engagement de l’Accord de Paris sur le climat, il faut le dire clairement. S’il rate cette prochaine étape, le bris de confiance envers le NPD s’imposera à très long terme chez moi, et chez des milliers d’électeurs potentiels, » a conclu l’ex-député néo-démocrate.

 

Commentaires