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L'histoire d'amour entre un infirmier et le Grand Nord

Étienne Talbot mène une vie hors de l'ordinaire. Cet infirmier, originaire de Montmagny, pratique sa profession dans le grand nord, une contrée dont il est tombé amoureux. À tel point qu'il a voulu faire le récit de son expérience, invitant du même coup une douzaine de ses collègues à y participer. Résultat: un livre au titre évocateur «Le Nord à bras-le-cœur» qui sera lancé le 28 janvier, entre 17h et 19h, à la Bibliothèque de Montmagny.

Rencontré à nos bureaux le 12 janvier, l'auteur qui cosigne le livre avec Bernard Roy, parle d'abondance de sa vie d'infirmier nomade aux confins du Québec. Depuis huit ans, Étienne Talbot dispense des soins, le plus souvent en solitaire. Il a travaillé dans plusieurs dispensaires des communautés cries de la Baie-James et inuites du Nunavik. Sa pratique en rôle élargi l'a aussi amené sur la Basse-Côte-Nord où il travaille aujourd'hui. Il soigne la population de Kegaska, un petit village blanc de 130 âmes, situé à l'extrémité de la route 138.

Un autre monde

Étienne Talbot éprouve une fascination tant pour les populations que pour les paysages du grand nord. Cela dit, sa vie n'est pas toujours facile, étant confronté à la distance, à la solitude, au stress des urgences et parfois à l'obligation d'évacuer un patient par la voie des airs. «À ce moment-là, il faut se renseigner sur la météo, bref on doit penser comme un pilote de brousse» explique l'infirmier, en ajoutant que les vols se font seulement pendant le jour.

En sa qualité d'infirmier en rôle élargi, M. Talbot prend en charge l'administration des soins. Il gère beaucoup plus de situations que ses confrères du sud : arrêt cardiaque, accouchement, points de suture, bref tous les imprévus qui se présentent. Dans son dispensaire, il dispose des médicaments de base. Quand la situation l'exige, il appelle un médecin. «En région éloignée, nous sommes les yeux et les mains du médecin» précise-t-il, d'où l'importance de la relation de confiance.

Grand voyageur

«Je suis fais pour le nord, j'ai essayé de revenir, mais pour moi c'est comme une drogue. C'est une pratique différente» affirme l'infirmier qui adore l'autonomie et la liberté que ce travail lui procure. Et puis, il gagne 2 à 3 fois le salaire régulier. Son horaire (2 mois de travail et 2 mois de congé) fait en sorte que ses amours à distance n'en souffrent pas trop puisqu'il revient régulièrement dans le sud, plus précisément à Québec et à Berthier-sur-Mer, où il a un pied-à-terre.

En pratiquant ce métier, Étienne Talbot concilie ses deux sources de motivation personnelle: la passion du voyage et la volonté de faire la différence dans la vie des gens. À ce propos, il songe un jour à tenter l'expérience de pratiquer son métier à bord d'un navire de la Garde Côtière canadienne en mission vers l'Atlantique.

Le livre Le Nord à bras-le-cœur est disponible dès à présent dans les librairies.

Photo : Etienne Talbot nous présente le livre Le Nord à bras-le-coeur qui sera lancé le 28 janvier à la bibliothèque de Montmagny.

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