La formation professionnelle dans les régions de Québec et Chaudière-Appalaches est frappée de plein fouet par de nouvelles restrictions en immigration, alertent la Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ) et la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis (CCIGL).
Réunies sous la bannière de l’Alliance économique Lévis-Québec, ces deux organisations tirent la sonnette d’alarme : les règles fédérales et provinciales compromettent sérieusement la formation de la main-d’œuvre locale et la vitalité économique régionale.
Depuis novembre 2024, Ottawa a drastiquement réduit l’accès au permis de travail post-diplôme (PTPD) pour les étudiants en formation professionnelle. Le nombre de programmes admissibles est passé de 188 à seulement 82, écartant plusieurs métiers en forte pénurie tels que la carrosserie, la cuisine, l’électromécanique, le secrétariat médical et la mécanique.
Les conséquences sont concrètes. Un sondage mené en février 2025 par Éducation internationale révèle que 82 % des centres de formation constatent une chute des inscriptions d’étudiants internationaux. Pire encore, 67 % des centres de la région affirment qu’au moins un programme ne pourra plus démarrer régulièrement, faute de participants.
Cette baisse de fréquentation affecte non seulement les élèves venus de l’étranger, mais également les Québécois eux-mêmes, particulièrement en région, où l’accès à certaines formations devient plus difficile. Cela compromet la relève dans des secteurs essentiels, alors que les entreprises locales peinent déjà à recruter et que plusieurs départs à la retraite sont imminents.
Les mesures restrictives ne s’arrêtent pas là. Québec a imposé un quota pour les demandes de certificat d’acceptation du Québec (CAQ), ajoutant une couche d’incertitude à un système déjà fragilisé.
L'Alliance économique Lévis-Québec demande donc quatre actions urgentes dont celle de rétablir l’admissibilité au permis de travail post-diplôme (PTPD) pour les métiers en pénurie, assouplir le critère de 900 heures de formation, considérer les besoins régionaux avant d'imposer des restrictions, et négocier des exceptions spécifiques au Québec.
Selon Frédérik Boisvert, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, « la formation professionnelle permet l’acquisition de compétences en parfaite adéquation avec les besoins du marché du travail.
Les étudiants internationaux ne comblent pas seulement des classes, ils comblent des emplois. » Pour sa part, Marie-Josée Morency de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis, avertit que « moins d’étudiants, c’est moins de programmes, et donc moins de travailleurs pour nos entreprises. »
En résumé, dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, ces restrictions créent un effet domino néfaste pour l’économie régionale.
L’enjeu est clair soit celui de préserver l’accès à la formation professionnelle pour garantir l’avenir économique de nos régions.