Autrefois cultivé pour sa fibre textile, le lin entame un nouveau chapitre de son histoire. Désormais, l'intérêt se tourne vers la graine et ses propriétés oléagineuses. Sous l'impulsion du CLD L'Islet, l'huile de lin a donné naissance à un produit santé pour les chevaux sous la marque de commerce L'Islet Nature.
Ce projet, unique au Québec, est l'aboutissement d'une volonté de diversifier l'agriculture, notamment en introduisant la culture du lin dans L'Islet Sud, un endroit où, jadis, s'étendaient les prés de fleurs bleues. Un retour aux sources réussi au terme de quatre années d'essais aux champs, principalement à Saint-Pamphile, en collaboration avec un groupe de producteurs et le MAPAQ. Cette culture s'est révélée aussi rentable que l'avoine ou le canola.
La récolte des 40 hectares en culture fut bonne, suffisamment pour fabriquer et commercialiser cette huile pour les chevaux dont on dit déjà beaucoup de bien. Elle rend la robe du cheval brillante et en santé en plus d'agir comme lubrifiant naturel au niveau des articulations. En testant le produit, Hélène Caron, directrice du Centre d'équithérapie La Remontée de Saint-Jean-Port-Joli, a eu l'occasion de constater les bienfaits de cette huile à haute teneur en oméga-3 sur un cheval de 18 ans. L'utilisation quotidienne du produit a atténué jusqu'à faire disparaître le problème d'dème que présentait l'animal aux pattes arrières le matin.
Les installations
Après l'étude de marché concluante, il fallait trouver le site et les équipements de transformation. Le partenariat a fourni la clé indispensable à la mise en place de L'Islet Nature. En effet, le CLD s'est associé avec la Ferme Pré Rieur pour le partage des installations de transformation. Ainsi, le CLD a fait l'acquisition d'une presse d'extraction trouvée en Allemagne, au coût de 40 000$, qui sert aussi à la production de l'huile de tournesol alimentaire provenant de cette ferme de Saint-Jean-Port-Joli. Les installations sont situées dans une bâtisse appartenant à Plastiques Gagnon, sur le chemin du Moulin à Saint-Jean-Port-Joli.
Les producteurs ne cultiveront pas le lin cette année, les réserves étant assez abondante pour développer le marché. «C'est un beau projet de développement local et de concertation régionale» d'ajouter Pierre Roy, directeur général du CLD L'Islet.
Et pour couronner le tout, le résidu solide de l'extraction, appelé le tourteau de lin, sert dans l'alimentation animale et pourrait même un jour, qui sait, être introduit dans nos barres tendres, d'indiquer Frédéric Soucy, coordonnateur des projets du CLD, en nous invitant à goûter. Potable, mais un peu collant en bouche.
Photo : Posent, de gauche à droite, lors du lancement: Pierre Roy, directeur général du CLD L'Islet, Jean-Pierre Dubé, préfet de la MRC et Frédéric Soucy, coordonnateur de projets du CLD L'Islet.