Quand j'ai fait le pari d'ouvrir une librairie au centre-ville de Montmagny, on me trouvait téméraire. Y avait-il assez de gens qui lisent pour faire vivre un tel commerce? Force est d'admettre que oui. Depuis 21 ans maintenant mon commerce s'est développé, l'inventaire a augmenté et ma clientèle a suivi. L'offre a créé la demande. Je crois que ma librairie répond maintenant à un réel besoin pour les gens qui veulent et qui peuvent acheter des livres... Qu'en est-il cependant pour les gens dont le budget ne permet pas de s'offrir ce petit luxe? Qu'en est-il de ces jeunes qui dévorent les livres à une telle vitesse qu'il est impossible pour les parents de les fournir? Les personnes d'un certain âge qui ont des problèmes de vision ont-elles les moyens de se payer des livres audio ou des livres à grands caractères? Les enfants d'âge préscolaire ont-ils un endroit agréable, stimulant et adapté pour eux pour l'éveil à la lecture? Une bibliothèque publique moderne répondrait à tous ces besoins... et à bien plus encore. Une bibliothèque publique c'est une ouverture sur le monde, c'est l'accès à l'information, c'est un lieu de rencontre, d'expositions et d'échanges culturels. Des tout-petits aux personnes retraitées, tout le monde y trouvera son compte. D'un point de vue économique, une telle infrastructure pourra devenir un facteur d'attraction et d'achalandage dans le centre-ville.
Vous aurez compris que je désire que le projet se réalise. Cette lettre se veut aussi une mise au point concernant des rumeurs qui circulent quant au fait que la librairie serait en danger si le projet de bibliothèque se concrétisait. Il n'y a rien de plus faux. Cette rumeur ne doit pas devenir un argument contre la bibliothèque. Je suis convaincue, et des études le démontrent, que plus les gens auront accès aux livres, plus ils auront le goût d'en découvrir davantage; j'en fais l'expérience à la librairie.
Ne laissons pas nous passer sous le nez une subvention de 1,2$ million. Il y a trop longtemps que Montmagny mérite d'avoir une belle bibliothèque. Le 2 décembre, il faut voter OUI au référendum.
Marcelle Caron
Montmagny