Étrangement, c'est devant une salle quasi vide qu'avait lieu lundi soir, le 29 septembre la séance publique d'information annuelle du Centre de santé et de service sociaux de Kamouraska (CSSSK) au centre administratif situé à St-Pascal. L'exercice permet aux différents comités, conseils et directions de présenter sommairement leur bilan de l'année, dont le rapport annuel de gestion de 2013-2014. Chaque instance profite aussi de l'occasion pour exposer ses priorités pour la période suivante.
Comptant les membres du conseil d'administration du CSSSK accompagnés par quelques membres du personnel de direction et les 13 présentateurs de rapports inscrits à l'ordre du jour, ces derniers étaient plus nombreux que la quinzaine d'intéressés prenant place dans la salle de conférence. Mis à part le préfet, Yvon Soucy, il était assez simple de répertorier dans la foule les maires présents : Mme Anita Ouellet-Castonguay de St-Alexandre, et messieurs Gervais Darisse de St-André et Louis Georges Simard de Rivière-Ouelle, tous des élus où il y a eu, ou, où il a encore des établissements du CSSSK.
Dès le début, il allait de soi que la soirée de rencontre serait indivisible du projet de loi visant la réforme du système de santé proposé par le ministre Gaétan Barrette. Le président du conseil d'administration, M. Jean Desjardins avisait d'emblée: « Toutes les perspectives envisagées ont été faites avant l'annonce du projet de loi 10 et se faisant, si la loi devient, on s'ajustera. »
Fort des résultats d'un sondage rendu public le 25 septembre révélant que pour le CSSSK, le taux moyen de satisfaction se situe à plus de 89% ce qui représente une hausse significative par rapport aux résultats obtenus en 2011 alors que le taux de satisfaction était de 81% et sur un taux d'absentéisme du personnel aussi bas que 2.59%, le meilleur dans toute la province, il va sans dire que le positivisme était flagrant dans les exposés.
En terminant les rapports, c'est le docteur Christian Roux qui a volé la vedette lorsqu'il a fait un solide plaidoyer pour la défense et le maintien des soins de santé de proximité au CSSSK, voire même de viser l'accroissement des actes médicaux dans le but d'assurer et de préserver les services essentiels. La vision exposée est simple et constitue en quelque sorte le plan de survie de l'hôpital de La Pocatière. « On peut compter sur du personnel de qualité et compétent qui ne demande qu'à travailler. Pourquoi ne pas aller chercher de la clientèle à l'extérieur de la région où les services sont débordés et ainsi maintenir nos services opérationnels et optimaux, au grand bonheur des gens du Kamouraska. » Le docteur a été chaudement applaudi pour ses propos. D'ailleurs, pratiquement tous les gens qui ont pris la parole par la suite ont salué ceux-ci.
Inquiétudes :
La période de questions s'est divisée en deux blocs, gardant les réflexions et questionnements autour des réaménagements structuraux et administratifs du projet de réforme pour la fin.
La fermeture du Centre Thérèse Martin de Rivière-Ouelle a suscité trois questions
Répondant à une première question, M. Frédéric Gagnon, directeur des services et de la qualité des soins aux personnes âgées et aux personnes en pertes d'autonomie a expliqué que sur le budget de 2.5M$ annuel du Centre Thérèse Martin: « 500 000$ sont affectés aux services auxiliaires intermédiaires et la balance est réinvestie auprès des partenaires et organismes communautaires spécialisés et à diverses ressources où il y a des besoins ailleurs qu'en CHSLD, bien que des sommes ont été accordées aux lits restants, entre autres pour améliorer le ratio d'affectation des préposés qui est passé de 1 pour 11 résidents à 1 pour 7, ce qui a été fort apprécié. », de mentionné M. Gagnon.
Le maire de l'endroit a obtenu l'engagement de la nouvelle directrice générale, Mme Marie-Claude Ouellet de dévoiler en mars 2015 une présentation exhaustive sur les chiffres entourant la décision, ainsi que la confirmation que la bâtisse était encore la propriété du CSSSK et toujours en attente de décisions en provenance des différents ministères concernés.
Monsieur Gilles Lévesque, président du syndicat, des services auxiliaires affiliés à la FTQ a passé deux remarques. « Pourquoi est-ce qu'aux 13 rapports présentés, il n'y aurait pas pu y en avoir un provenant des employés de soutien? » Mentionnant qu'il était très inquiet de par son expérience au travail, il a prévenu que : « Lorsque des décisions sont prises dans un contexte de fusion et de bataille entre Rimouski et Rivière-du-Loup, comme ce sera assurément le cas prochainement, La Pocatière est toujours laissée de côté et négligée. C'est à réfléchir. » M. Lévesque a rappelé que le nombre de lits public n'a jamais cessé de diminuer au profit de places en résidences privées.
Le second bloc en lien avec le projet de loi qui prévoit d'abolir les agences de santé et, mis à part quelques exceptions pour la région de Montréal, de fusionner les CSSS d'une même région administrative en une seule structure administrative de Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISS), régis par un conseil d'administration unique et relevant directement du ministre de la Santé, toutes les interventions ont été teintées de craintes face à une perte de représentativité et d'autonomies régionales :
Paul Crête, membre du CA : « Éventuellement, l'an prochain préparez-vous à avoir 13 rapports, mais pour l'ensemble du Bas-St-Laurent, présenté à Rimouski. Nous perdrons notre capacité de décider pour nous et en fonction de nos besoins. Tout sera remis en question. »
Jean Desjardins, président du CA : « Cette réforme vise plutôt la proximité du contrôle du ministre que celle des services en régions. »
Yvon Soucy : « En tant que V-P de la FQM qui croit en la décentralisation et la proximité de l'exercice du pouvoir et comme préfet de Kamouraska, bien qu'il y ait sûrement du bon dans ce projet de loi, il faut être vigilant et garder à proximité les centres de décisions. Dans la recherche de consensus, vous pouvez compter sur les élus municipaux pour se mobiliser »