Samedi dernier, la Chambre de commerce et d’industrie de la MRC de Montmagny a pris connaissance du repositionnement du gouvernement du Québec face à l’immigration dans la province.
En effet, celui-ci désire changer de stratégie et favoriser l’immigration francophone, qui privilégiait auparavant à franciser les nouveaux arrivants.
La CCIM comprend tout à fait l’idée derrière ce repositionnement, qui se base sur la survie et l’avenir de notre langue maternelle.
Cependant, selon la CCIM, il reste inquiétant pour les entreprises de la MRC de Montmagny et des environs que cette initiative ralentisse considérablement l’entrée massive de travailleurs étrangers requis en toute urgence pour diminuer les conséquences de la pénurie de la main-d’œuvre.
Conscient que le problème de la rareté de la main-d’œuvre ne fait que commencer au Canada, la CCIM se sent préoccupée que les objectifs tout à fait louables du gouvernement du Québec freinent l’arrivée de travailleurs plus que nécessaires et attendus avec impatience par leurs membres.
Avec des entreprises de plus en plus mises au pied du mur et contraintes de réduire leur production, de réduire leurs heures d’ouverture ou même de devoir fermer leurs portes, la mission principale de l’immigration devrait pour le moment rester d’abord et avant tout de soulager les fleurons québécois de leurs difficultés d’embauche.
La position du gouvernement toujours selon la CCIM est compréhensible, mais peut sembler douteuse.
Lorsque l’on regarde le pourcentage d’immigration francophone des dernières années, celui-ci est passé de 50 % en 2019 à 71 % en 2021. Il est donc difficile d’être en accord avec les affirmations du gouvernement et de bien cerné là où est le problème.
« Nous respectons tout à fait le souci du gouvernement actuel à préserver la langue maternelle du Québec. Cependant, nous croyons que l’heure n’est pas à ajouter des restrictions à l’immigration dans la province, mais bien à accueillir tout travailleur, de toute nationalité, qui désire venir s’installer chez nous. Il est donc impératif pour la CCIM, que l’intention véhiculée est, de s’assurer que tous les travailleurs étrangers francophones désirant s’installer au Canada immigrent chez nous, mais que tous les autres travailleurs étrangers provenant de milieux différents soient tout aussi bienvenus », a mentionné la présidente de la CCIM, Alexandra Lemieux.
Le gouvernement a fait mention que l’immigration dans les régions, à l’extérieur de la métropole, doit être principalement francophone afin de faciliter l’intégration des travailleurs étrangers.
Contrairement à l’affirmation de ce dernier, il est facile de croire que l’intégration est plus efficace en région, car les immigrants seront assimilés à un milieu quasi francophone.
Pour sa part, la CCIM tient à spécifier que le secret de l’intégration et de la francisation de ces nouveaux arrivants est de favoriser une bonne intégration au milieu d’accueil autant du travailleur que de sa famille.
« Il est clair pour la CCIM que pour s’assurer d’une bonne intégration, il faut viser comme priorité celle de la famille du travailleur. Avec le père et la mère dans nos entreprises, et leurs progénitures dans nos écoles, nous favorisons ainsi leur participation à notre communauté et leur intégration deviendra plus simple et rapide. Nous avons dans notre MRC une chance incroyable d’avoir des services dispensés par des organismes dévoués comme Montmagny Accueille, ce qui aide nos entreprises accueillant des travailleurs non francisés ou moins habitués à notre communauté à bien s’intégrer. Nous sommes bien préparés à accueillir TOUS les immigrants de TOUTES les origines », a ajouté Mme Lemieux.
La réforme désirée est louable pour accélérer le traitement des demandes, mais avec les expériences vécues par le passé, la CCIM est en droit de douter de cette volonté qui risque d’affecter, une fois de plus, les performances en immigration.
Le nombre d’immigrants doit augmenter pour corriger le déséquilibre démographique et le délai d’immigration doit être accéléré pour contrer la pénurie de main-d’œuvre qui affecte grandement l’économie du Québec.
Avec une prévision de 49 500 et 52 500 immigrants prévue en 2022, à laquelle s’ajoute un rééquilibrage de 18 000 personnes n’ayant pu obtenir leur résidence en raison de la pandémie, l’heure est, selon la CCIM, à plutôt réduire les contraintes d’immigrations que d’en ajouter.
Toujours selon la chambre locale, il faudrait augmenter considérablement le nombre d’immigrants travailleurs afin de réduire les effets de la crise de la pénurie de main-d’œuvre et surtout faire confiance à nos communautés en région.
« Elles sont non seulement prêtes à bien accueillir les travailleurs de partout dans le monde, mais désirent relever ce défi et devenir la terre d’accueil de tous qui veut profiter de notre qualité de vie canadienne. D’un autre côté, la crise du logement actuelle pour loger ces nouveaux arrivants devra devenir aussi un dossier prioritaire auprès de toutes les instances gouvernementales afin que ces gens aient un toit et une qualité de vie irréprochable. La CCIM s’engage à militer activement sur ce dossier au cours des prochaines semaines », a conclu Mme Lemieux.