Le 24 avril dernier à Montréal, la Coalition solidarité santé organisait une assemblée publique portant sur le mode de rémunération des médecins. Pour la Coalition, alors que les élections provinciales approchent, il faut s’assurer d’inclure la réflexion sur le mode de rémunération des médecins dans les enjeux prioritaires en santé et services sociaux.
Alors que le débat sur la rémunération médicale continue de susciter un intérêt sur la place publique, cette assemblée rassemblait plusieurs conférenciers et conférencières de marque et une centaine de participantes et participants.
Le Dr Hugo Viens, président de l’Association médicale du Québec (AMQ), la Dre Isabelle Leblanc, présidente des Médecins québécois pour le régime public (MQRP), Mylaine Breton, cochercheure pour le rapport commandé par le Commissaire à la santé et au bien-être sur la rémunération des médecins, leur pratique et la performance du système de santé, et Guillaume Hébert, chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) ont pris la parole comme panélistes lors de cette assemblée publique.
Pour la Coalition solidarité santé, il est impératif de revoir le mode de rémunération des médecins, non seulement pour freiner la hausse salariale faramineuse des médecins, mais surtout pour mieux lier la rémunération médicale à l’amélioration des soins à la population.
Selon elle, le mode de rémunération à l’acte entraîne un lot d’exagérations et force notre réseau public à faire primer le curatif sur la prévention et la santé publique.
Au total, par année, le nombre de réclamations des médecins à la RAMQ se chiffre à 55 millions. La Vérificatrice générale a d'ailleurs admis qu’il était impossible de contrôler autant de réclamations.
Ce mode de rémunération encouragerait selon la Coalition, la multiplication des actes médicaux inutiles, la surfacturation, la surmédicalisation, le volume à tout prix et pèse lourdement sur le budget de la santé et des services sociaux.
« Le mode de rémunération des médecins ne doit surtout pas rester dans l’ombre du débat public sur la rémunération médicale. Il s’agit d’un enjeu de santé tant de par les budgets qui y sont reliés que par le mode de soins et services qui en découle, et le type de politique qu’il sous-tend. Revoir le mode de rémunération des médecins est nécessaire pour mieux utiliser les investissements publics en santé et services sociaux. Mais c’est aussi un passage obligé pour améliorer le travail interdisciplinaire dans le réseau », a expliqué Jacques Benoît, coordonnateur de la Coalition solidarité santé.
La Coalition invite ainsi la population à signer la pétition sur le site de l’Assemblée nationale demandant la révision du mode de rémunération des médecins pour un plus grand accès aux services de santé et aux services sociaux.