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La dégringolade des prix du pétrole des derniers mois pourrait perdurer

Les prix à la pompe actuellement n'avaient pas été affichés depuis 2009. Après six mois de chute, les cours du pétrole sont tombés le lundi 5 janvier sous les 50 $ le baril à New York et à Londres, pour la première fois depuis presque six ans. Actuellement, il se négocie à 49,95 $ US à New York pour les livraisons en février. Le baril a perdu près de la moitié (46 %) de sa valeur depuis son dernier pic de la mi-juin.

Pour le pétrole, comme pour la vaste majorité des produits et services, l'un des facteurs déterminants à l'établissement de la valeur de vente est le principe de la loi de l'offre et de la demande. Or, c'est ce qui se produit depuis les derniers mois. Avec l'augmentation de la production de certains pays comme aux États-Unis où les producteurs de pétrole de schistes sont en pleine expansion et au Canada avec l'exploitation du pétrole des sables bitumineux, il y a eu une augmentation de la disponibilité.

Selon l'Opep, (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole), le coût de production de ces hydrocarbures est élevé et s'estime à 70 dollars le baril. Les pays membres du cartel de l'Opep bénéficient d'une capacité d'exploitation et de production à moindre coût. D'ailleurs, selon le journal français, La Tribune, quatre des monarchies du Golfe (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar et Koweït), membres du cartel dont elles assurent 52 % de la production, cherchaient à maintenir ainsi la pression sur les producteurs de schiste et à défendre leurs parts de marché.

Le marché pétrolier est d'ailleurs inquiet de la surabondance de l'offre par rapport à la demande.

La diminution a été provoquée du fait que l'Opep a décidé à la fin novembre de ne pas modifier sa production, impliquant que la charge de réduire les extractions retombe sur les acteurs en dehors du cartel, et en premier sur les producteurs américains de schistes. « Lorsque le prix est en baisse, la production d'huile de schiste est moins intéressante puisqu'il faut investir pour qu'elle soit intéressante financièrement et donc pour qu'elle continue de croître. », expliquent les analystes du journal français.

Le secrétaire général de l'Opep, Abdallah al-Badri, a déclaré il y a quelques semaines, lors d'une conférence intitulée "Arab Strategy Forum", « Les monarchies du Golfe ne seront pas affectées par l'effondrement des cours. Ces monarchies se sont constituées des réserves financières de 2.450 milliards de dollars grâce à la manne pétrolière des dernières années. » Il a alors exhorté les pays membres de l'Opep à continuer à investir notamment dans la prospection et la production et à maintenir inchangé le plafond de production malgré la surabondance de l'offre et la chute des cours. Par cette stratégie, l'homme a conclu : « L'Amérique va dépendre du pétrole du Moyen-Orient pendant de longues années ».

Reste à voir s'il y aura ajustement des prix à la consommation qui ont considérablement augmenté, gonflés en raison de la hausse du prix du pétrole et justifiés par les coûts de transport. Pensons ici à la valeur du panier d'épicerie.

Aussi, si les prix actuels perdurent, qu'adviendra-t-il de projets d'oléoduc tel que celui de Keystone ?

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