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La FPMQ s'oppose à la centralisation des pouvoirs policiers au sein de quelques grands corps policiers

La Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) s'explique très mal la proposition de la Sûreté du Québec, de l'Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ) et de l'Association des directeurs de police du Québec (ADPQ) de vouloir sabrer dans les corps policiers de proximité, d'autant plus qu'ils n'ont jamais fait l'objet d'une crise de confiance et que les services offerts sont appréciés par la population.

Pour la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec, c'est une proposition totalement corporatiste formulée par des organisations assoiffées de pouvoir et de cotisations syndicales.

Après les importantes manifestations du printemps dernier, la Fédération se serait attendue à ce que le milieu policier soit à l'écoute des demandes de la population.

Bien que le président de la FPMQ, François Lemay, ne pense pas que l'idée de définancer les services policiers soit la bonne option, il souligne que : « L'objectif de l'idée du définancement, c'est de réinvestir dans le communautaire. Pourquoi ne pas le faire directement avec de la police communautaire? Cette approche permet de créer des liens avec les personnes les plus vulnérables de la société et de prévenir, par des actions concertées avec les différents organismes locaux, plusieurs crimes et méfaits. C'est le modèle qui nous permettra d'affronter les défis des 20 prochaines années ».

Pour la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec, l'histoire récente nous donne deux exemples concrets pour rapprocher la prise de décision du terrain, sans se perdre dans les grandes structures : l'abolition des Commissions scolaires et la crise dans les CHSLD lors de la première vague de la COVID-19.

« Dans ces deux cas, on s'est rendu compte de l'importance de rapprocher la prise de décision des bénéficiaires du service. Dans le milieu scolaire, on voulait que les décisions soient prises par ceux et celles qui connaissent l'enfant afin de développer des approches personnalisées. En santé, on s'est rendu compte de la difficulté à gérer une mégastructure quand on est loin du terrain et on a nommé des responsables locaux imputables afin qu'ils puissent prendre les décisions. Pourquoi ferions-nous l'inverse avec la police? ».

Pour la FPMQ, la centralisation des pouvoirs policiers dans les mains de quelques corps policiers n'est pas nécessairement une bonne idée.

La carte policière actuelle permet une prise de décision décentralisée afin de développer des réponses adaptées aux besoins locaux.

La réforme de 2001, une réussite?

La réforme du début des années 2000 a de très bon d'avoir permis la professionnalisation du métier de policier. Par contre, bien que le ministère de la Sécurité publique ait développé une politique ministérielle intitulée Vers une police plus communautaire en 2001, nous sommes forcés de constater que le système de financement à deux vitesses qui a été instauré à la faveur de la SQ a fait en sorte de faire passer le nombre de corps policiers du Québec de 163 à 31.

La Sûreté du Québec a ainsi obtenu le mandat de desservir plus de municipalités, parce que celles-ci ont voulu bénéficier de la subvention accordée par Québec, qui représente en moyenne 50% du coût total de la facture.

« Il ne faudrait pas faire l'erreur de croire que c'est pour une autre raison que la subvention que plusieurs municipalités ont fait le choix d'abolir leur corps policier pour obtenir les services de la Sûreté du Québec. Depuis 20 ans, on nous répète que les services offerts par les corps policiers municipaux sont meilleurs, mais que l'économie possible en passant à la SQ est trop importante. On se fait dire régulièrement par des élus municipaux et des citoyens qu'ils ne voient pas la SQ passer dans leur municipalité, certaines villes doivent même vanter leur service de sûreté municipale assuré par une firme de sécurité privée pour donner un sentiment de sécurité à leurs résidents. C'est l'organisation du travail du corps policier provincial qu'il faut blâmer, ce n'est pas de la faute des hommes et des femmes derrière l'uniforme, », a conclu M. Lemay.

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