Céline Chabot - CHRONIQUEUSE
Devant un public restreint mais attentif (subjugué?) deux jeunes prodiges ont fait la démonstration qu'il suffisait de quelques repères - dispensés avec charme et simplicité - pour amener les gens à entrer dans leur univers.
Un artiste peut exceller dans le domaine qui lui est propre et laisser son public de marbre s'il n'a trouvé la façon de lui transmettre sa passion. Dominic Desautels et Tina Chong l'ont bien compris. Les oeuvres présentées dimanche après-midi à l'ancien Cinéma Taché par le clarinettiste québécois et la pianiste albertaine ne sont pas particulièrement faciles d'accès, mais on nous a guidés dans l'écoute pour une meilleure appréciation. Les deux musiciens avaient par ailleurs remanié le programme de façon à exécuter ce qui leur tenait le plus à c?ur - des ?uvres exigeant de leur part une grande virtuosité - ceci admis sans fausse modestie. Ils pouvaient se le permettre car s'ils sont brillants en solo, ils le sont encore plus dans les duos où se manifeste une rare chimie. Comme le dit sourire en coin Tina Chong, tous deux parlent la même langue avec le même accent (musicalement s'entend).
Le titre de cet article n'a pas été choisi au hasard. Primo, Dominic Desautels et Tina Chong ont la classe. Secundo on a appris, mine de rien, un tas de trucs intéressants sur les subtilités de la clarinette, la structure de la musique classique versus celle dite atonale, le lyrisme très présent dans les compositions de Carl Maria von Weber... Tertio nous avons côtoyé, dans le Paris de l'époque, les Debussy, Saint-Saëns, Stravinsky, Schumann qui, s'ils étaient des génies, avaient aussi leurs failles comme le commun des mortels. Ainsi les connaissions-nous un peu mieux à la sortie du concert.
«Jeu d'influences», diffusé par l'entremise des Jeunesses Musicales du Canada, s'inscrit dans le cadre des tournées Desjardins.