Les trois plaintes portées contre M. Yvon Fournier, maire de Saint-Aubert, vont suivre leur cours jusqu'à l'enquête puisque la médiation a échoué.
Chose certaine, ce n'est pas le message publié par M. Fournier dans notre édition du 14 juillet qui va faire changer d'idée MM. Christian Thériault et Jean Fournier, deux employés de la Municipalité qui ont déposé une plainte pour harcèlement psychologique au travail à la Commission des normes du travail du Québec, et Mme Francine Harton, ex-conseillère, qui a fait parvenir la sienne au ministère des Affaires municipales.
Les trois ne considèrent pas le message du maire comme une lettre d'excuse: «Avant, Christian et moi n'avions pas de problèmes. Ils ont débuté avec l'arrivée du maire Fournier en novembre 2013. Et depuis, il y a eu trop de dommages collatéraux pour se contenter d'un tel message. Nos deux plaintes vont aller sous enquête» explique M. Jean Fournier.
De son côté, Mme Harton précise que sa plainte au MAMROT ne se limite pas aux bénéfices personnels du maire, comme celui-ci le mentionne dans son message: «Ma plainte est beaucoup plus large que cela. Sinon elle n'aurait pas été acceptée par la Commission municipale du Québec. Ma plaine n'a rien de frivole» lance la principale intéressée.
Mme Harton a reçu la visite de trois représentants de la Municipalité qui, dans une démarche médiatrice, lui demandait si elle pouvait retirer sa plainte, histoire d'éviter des frais aux contribuables. Sa réponse fut on ne peut plus claire: «Il n'existe qu'une seule condition au retrait de ma plainte et elle se résume en la démission immédiate de M. Yvon Fournier comme maire de Saint-Aubert» écrivait-elle dans une lettre qu'on a lue «devant une salle vide», dit-elle, lors d'une séance spéciale du conseil en juin.
«Si M. Fournier veut éviter des frais reliés à tout ce gâchis, et je ne parle pas des dommages collatéraux que tout cela a causé, il est grand temps qu'il démontre en toute humilité que sa place n'est plus à la mairie de Saint-Aubert. C'est la seule condition qui pourrait me faire reculer, car trop de mépris, de haine et de méchanceté sont responsables de ce profond chaos. J'espère que ces mots soient bien compris de sa part et que sa démission mettra un terme à cette période peu reluisante de la municipalité. C'est à lui de décider (...). Cependant, s'il décide de s'accrocher à son siège, d'aucune façon je ne me sentirai responsable de l'amputation du budget de l'année en cours de tous ces frais juridiques».
Joint par téléphone, M. Yvon Fournier n'a pas du tout l'intention de démissionner. Pour expliquer la lecture de son message à la séance du conseil du 6 juillet et sa publication dans L'Oie blanche, le maire explique qu'il a suivi les recommandations des conseillers juridiques.
«Qu'il y ait enquête, c'est leur décision. Mais ça ne me dérange pas. J'assumerai le verdict rendu» de conclure le maire Fournier.