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La mobilisation se prépare dans les CPE

On l'a vu dans l'actualité, tout n'est pas rose dans les Centres de la petite enfance au Québec, en raison des nouvelles compressions de 120 millions $ annoncées par le gouvernement pour 2016-2017.

L'une des instances nationales des garderies subventionnées, l'Association québécoise des Centres de la petite enfance (AQCPE) s'est d'ailleurs retirée de la table de négociation en décembre et a, depuis, lancé un appel à la mobilisation auprès de ses membres.

Dans Montmagny-L'Islet, quatre CPE font partie de cette association: Le Farfadet, Enfant-Bonheur, Les Petits Souliers et Les Câlins d'amour. Pour sa part, le CPE Les Coquins est membre du Conseil québécois des services de garde éducatifs, qui négocie toujours avec le gouvernement.

Plan d'action

L'AQCPE veut mobiliser la population pour faire annuler les compressions annoncées qui, selon l'organisme, se traduira par une diminution de 12 % du budget pour chaque établissement.

La semaine dernière, l'association a fait parvenir une trousse de mobilisation et une banderole. Différents moyens sont proposés allant de la chaîne humaine et de la lettre au député  jusqu'à la réduction des heures d'ouverture et même l'interruption de services. «La décision des actions à entreprendre viendra des conseils d'administration de chaque établissement» a indiqué Lyne Cimon, directrice générale du CPE Enfant Bonheur de Montmagny, et porte-parole pour la région des garderies membres de l'AQCPE dans ce dossier. Au moment de notre rencontre, le 14 janvier, les CPE n'avaient pas encore décidé des moyens d'action à entreprendre.

«On ne voit plus où on peut couper!»

Les nouvelles compressions vont faire mal aux garderies subventionnées. La directrice générale du CPE se demande où elle va pouvoir couper. Déjà que le régime minceur a entraîné des réductions d'heures. Elle-même ne travaille plus que quatre jours sur cinq et les éducatrices ont aussi subi une coupure d'heures.

Côté alimentation, le dessert a été retiré du menu, un changement qui n'a pas plu à tout le monde. Selon le Guide alimentaire canadien, le dessert n'est pas nécessaire, précise Mme Cimon. Toutefois, pour compenser on offre une collation plus importante. Mais, il n'est pas question de réduire les heures de la cuisinière puisqu'elle doit préparer différents menus pour tenir compte des allergies alimentaires, poursuit notre informatrice en ajoutant que l'objectif consiste toujours d'augmenter la valeur nutritive des repas.

Enfin pour faire face aux compressions chez Enfant Bonheur, on a dû aussi diminuer les achats de matériel éducatif ainsi que la formation.

Certains CPE s'en sortent mieux que d'autres, notamment les bureaux coordonnateurs du service de garde en milieu familial qui ont plus de revenus, mais les coupures affectent quand même toutes les garderies subventionnées, pense Mme Cimon.

Financement

«On ne peut nous comparer aux garderies privées. Nous, on revendique la qualité éducative offerte par le biais d'éducatrices formées et payées selon les échelles salariales en vigueur. De plus, nous devons offrir un programme éducatif et un menu équilibré» insiste Mme Cimon.

La solution passe par un financement équitable qui tient compte des régions, telle que préconisée par les instances, souligne notre interlocutrice. «Actuellement, on tient nos petites installations à bout de bras» lance la directrice générale qui craint un déficit au terme de l'année financière. Et si les parents payent plus d'impôt pour les services de garde, l'argent ira à l'État et non aux garderies, prévient Mme Cimon.

Places supplémentaires

Par ailleurs, le CPE Enfant Bonheur prévoit toujours aménager les 40 places supplémentaires accordées à son permis en février 2014. On sait que, depuis cette annonce, les règles de financement de tels projets ont été modifiées, le gouvernement préférant l'option de la location. Quant à l'autre alternative, celle de la construction, elle implique que le CPE doit absorber la moitié des coûts, le reste étant assumé par le gouvernement. Le dossier chemine, précise en conclusion la directrice générale qui cherche des promoteurs financiers.

Photo : La banderole de l'opération mobilisation est en place devant le CPE Enfant Bonheur à Montmagny. De gauche à droite, on voit Lyne Cimon, directrice générale et Mélanie Bernier, éducatrice.

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