Alors que Marie-Eve Proulx a dû se résigner à démissionner comme ministre déléguée au Développement économique régional et ministre responsable des régions de Chaudière-Appalaches et du Bas-Saint-Laurent en raison de nombreuses allégations de harcèlement psychologique, plusieurs politiciens et observateurs politiques se questionnent à savoir si cette dernière peut demeurer au sein du caucus caquiste.
En effet, selon un texte du Journal de Québec paru mercredi matin, aucun élu de la CAQ questionné mercredi matin n’a voulu dire qu’il était à l’aise de siéger avec la députée de Côte-du-Sud dans le même caucus.
Selon ce qu’a rapporté le journaliste Charles Lecavalier, les députés (ées) Nathalie Roy, Danielle McCann, Pierre Fitzgibbon, Marguerite Blais et Éric Caire ainsi qu’Éric Lefebvre se seraient abstenus de répondre par l’affirmative à cette question.
La cheffe du Parti libéral du Québec, en l’occurrence, Mme Anglade a été plus cinglante en affirmant qu’avec un dossier aussi épais que celui de Marie-Eve Proulx concernant son comportement en lien avec les allégations de harcèlement psychologique, elle, comme cheffe, n’aurait pu la garder dans son caucus.
« Si, au sein de mon caucus, j’avais une personne dans le bureau de laquelle on aurait eu 15 départs, deux plaintes dans un tribunal administratif avec des ententes à l’amiable, d’anciens employés qui viennent porter plainte, je ne voudrais pas avoir cette personne-là au sein de mon caucus, je vous le dis comme ça », a-t-elle dit et rapporté par le Journal de Québec.
Rappelons au passage que le député de Rivière-du-Loup–Témiscouata, Denis Tardif avait été temporairement exclu du caucus caquiste pour avoir enfreint les règles sanitaires, ce qui est, selon la députée indépendante Catherine Fournier, beaucoup moins grave que les allégations que fait face Marie-Eve Proulx.
Des questions également dans la circonscription
Bien que plusieurs questions concernant l'avenir de la députée de Côte-du-Sud se posent à Québec, et partout dans les médias nationaux, d'autres acteurs politiques, mais cette fois-ci locaux se posent également des questions concernant Marie-Eve Proulx.
C'est le cas notamment de l'ex-député péquiste de la défunte circonscription de Kamouraska-Témiscouata et actuel maire de la municipalité de Saint-Roch-des-Aulnaies, M. André Simard qui s'interroge pourquoi la députée Proulx fait toujours partie du caucus caquiste alors qu'elle a perdu son poste de ministre pour de nombreuses allégations de harcèlement psychologique.
Celui-ci estime ainsi que le député Tardif n'a pas eu le même traitement de faveur concernant sa mésaventure en lien avec les règles sanitaires que Marie-Eve Proulx avec ses multiples allégations.
Questionné à son tour mercredi matin par CMATV Nouvelles, le premier citoyen de Montmagny, M. Bernard Boulet s'est dit mal à l'aise avec la situation, mais a cependant rappelé qu'il avait toujours eu de bonnes relations avec la députée Proulx.
Il croit néanmoins que les gestes reprochés à l'ex-ministre sont inacceptables, surtout en 2020, tout en ayant une pensée pour les victimes du comportement de Mme Proulx.
Par ailleurs, bien qu'il soit prêt à continuer de travailler avec la principale intéressée, il a toutefois rappelé que le projet du Complexe sportif et culturel et de santé durable faisait actuellement du surplace, bien que le volet culturel y soit un peu plus avancé.
L'ex-maire de Montmagny se vide le cœur à l'émission de Paul Arcand
Jean-Guy Desrosiers qui était mercredi matin au micro de Paul Arcand du 98,5 FM concernant les allégations de harcèlement psychologique envers Mme Proulx, s'est dit aucunement surpris des récentes révélations sur son ex-employeur.
Lui qui n'a travaillé que quelques mois pour l'ex-ministre a affirmé avoir été témoin de certains comportements de Marie-Eve Proulx, notamment, une fois lorsqu'elle s'est mise à crier après un membre de son personnel.
« Je l'ai vu une fois crier après quelqu'un (…) je n'avais jamais vu ça de ma vie, là (…) J'en ai eu des patrons de toutes les sortes, mais comme elle, jamais », a-t-il raconté.
M. Desrosiers a également révélé à Paul Arcand qu'il se sentait inutile dans son bureau et qu'un événement particulier avec l'ex-ministre lui aurait fait prendre sa décision finale.
« Même que c'est arrivé de me faire critiquer pour des affaires que je lui avais transmises, mais qu'elle avait oublié de lire. C'est la goutte qui a fait déborder le vase ».
L'ex-maire de Montmagny croit par ailleurs que la CAQ devra travailler très fort pour garder le comté à la prochaine élection, tout en laissant entendre qu'il ne serait pas surpris que d'autres révélations concernant la députée Proulx jaillissent ultérieurement sur la place publique…
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