La mise en force de la loi 10 visant à réformer la structure du réseau de la Santé provoquera plusieurs pertes d'emplois de cadres et de cadres intermédiaires en Côte-du-Sud. Bien que cmatv.ca ait fait la demande pour savoir le nombre d'individus directement affecté par la réforme, les deux CSSS concernés ne sont pas en mesure de le dire pour l'instant, tant que les nouvelles structures de Centre Intégré de santé et de Services Sociaux (CISSS) n'auront pas été mises en place.
Du côté du Kamouraska, Jean Desjardins, président du CSSS a déclaré : « Les employés du Centre administratifs ont été rencontrés hier (mardi), mais pour l'instant, l'information qui entre est en mouvance. La situation est instable, nous sommes dans l'inconnu. Initialement, nous pensions que seuls la direction générale et les directeurs seraient touchés, mais depuis peu, nous savons que les cadres intermédiaires seront aussi affectés. Personne ne doit s'alarmer devant ces changements. Nous faisons la cueillette d'information pour informer adéquatement le personnel. »
Le ministre Barrette a expliqué aux médias mercredi matin, « la mécanique » entourant l'abolition de 1 300 postes de cadres dans le système de santé. En résumé, le gouvernement abolit 6 000 postes afin de réaffecter 4 700 employés-cadres. Cela représente près de 23% de coupe. Suivant une série de concours, le personnel impacté aura à postuler pour les emplois disponibles. Le Bas-St-Laurent compte entre 70 et 80 de ces postes, ce qui permet de modeler un ordre de grandeur des gens qui seront touchés. Les chiffres sont inconnus pour Montmagny-L'Islet.
Selon le ministre, cette procédure vise à éviter le profilage d'individus qui aurait comme résultat de cibler certains d'entre eux pour leur indiquer la porte de sortie de la fonction publique. De l'aveu même du ministre, s'il en était ainsi, cette façon de faire serait contraire au contrat d'embauche, non éthique et inconcevable en démocratie. L'État compte sur la décision de plusieurs de quitter leur emploi pour la retraite ou pour réorienter leur carrière. Le ministère des Finances envisage d'économiser 220 M$ annuellement avec cette décision. Le ministère compte entamer le processus d'abolition dès la fin du mois de mars. Aucune incidences négatives ne sont envisagées auprès des usagés du réseau de la Santé.
Parmi les 1 300 postes supprimés, il y a évidemment des fonctions qui seront revues ou carrément annulées. Dans la décision, on ne peut parler d'un jeu de chaise musicale puisque les postes ne sont pas syndiqués, donc pas soumis aux règles d'ancienneté d'une convention collective qui enclenchent souvent le processus de supplantation, ou « bumping » entre employés. Toutefois, il est évident que la redistribution des tâches provoquera un certain chambardement.
Certains experts prévoient que le processus de réaffectation pourrait s'étendre sur une période de 18 mois. Reste à savoir si le gouvernement a évalué l'impact de ce mouvement dans l'exercice du travail de chacune des fonctions? Cette révolution dans le système de la Santé aura certainement un impact sur le niveau de productivité et sur l'évaluation des résultats, mais celui-ci est encore inconnu. Aussi, le temps fournira les réponses aux mesures prévues pour la transmission de l'expertise humaine bâtie au fils des ans.