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La région Chaudière-Appalaches présente ses solutions pour contrer la rareté de la main-d'œuvre

Gracieuseté: Facebook.

Les élus municipaux et les industriels de Chaudière-Appalaches demandent gouvernement du Québec d'implanter rapidement un plan d'urgence qui permettra aux entreprises manufacturières de cette région phare de lutter contre les effets de la pénurie de main-d'œuvre.

Dans la foulée d'un rapport d'enquête réalisé par Deloitte et E&B DATA dévoilant les impacts économiques de la crise de la main-d'œuvre sur les entreprises manufacturières, la région de Chaudière-Appalaches se mobilise ainsi afin de proposer une série d'actions concrètes pour assurer la pérennité de son économie et la vitalité de ses milieux.

En 2021, c'est 2,1 G$ de production manufacturière qui ont échappé à la région de Chaudière-Appalaches, sans compter des millions de dollars d'investissements non réalisés. La pénurie de main-d'œuvre cause aujourd'hui une perte d'opportunités, d'innovation et de croissance dans la région.

La plus forte création de richesse manufacturière par habitant au Québec

Chaudière-Appalaches est la troisième plus importante région manufacturière au Québec avec un PIB sectoriel de 5,3 G$ puisque le secteur de la fabrication est bien ancré dans la région et représente la plus forte création de richesse manufacturière par personne au Québec avec un PIB de près de 12 500 $ par habitant, contre 8 400 $ à Montréal et 6 800 $ en Montérégie.

C'est 28 % de son PIB qui provient du secteur manufacturier, la prépondérance de l'industrie dans l'économie y est d'ailleurs plus importante qu'en Chine (26 %).

Les entrepreneurs mettent leur développement sur pause

Directement en lien avec la crise de main-d'œuvre, près de 60 % des entreprises manufacturières de la région ont déclaré avoir abandonné la fabrication de certains produits et diminué la recherche de nouveaux clients, et ils prévoient consacrer moins de ressources dans le développement de nouveaux produits.

Jusqu'à 76 % d'entre elles ont même eu à refuser des contrats faute de capacité à livrer, notamment à l'exportation. La contribution économique et fiscale actuelle des entreprises est en jeu, et pourrait se voir éroder du fait d'une réduction des activités génératrices de ventes futures.

Déterminés à prendre les choses en main et à redonner confiance aux entrepreneurs de la région, les élus municipaux, les industriels et les services de développement économique de Chaudière-Appalaches désirent collaborer avec le gouvernement du Québec pour mettre fin à l'effet de la rareté de main-d'œuvre sur l'économie régionale.

Ainsi, ils proposent au sein d’un mémoire une série de mesures qui s’articulent autour de cinq axes d’intervention :

1. L’automatisation et la robotisation : Adapter les programmes aux petites et moyennes entreprises qui souhaitent s’automatiser et se robotiser ;
2. Le recrutement international : Favoriser l’augmentation et la rétention des bassins de main-d’œuvre dans les régions en plein emploi ;
3. La formation, la requalification et la rétention : Favoriser la croissance des bassins d’étudiants, valoriser la formation professionnelle en alternance travail-études et améliorer la fiscalité des travailleurs pour favoriser la rétention ;
4. L’occupation du territoire et les services aux collectivités : Trouver rapidement des solutions à la création de nouveaux logements et favoriser le transport collectif en région ;
5. La régionalisation de l’immigration : Accélérer la régionalisation de l’immigration en favorisant les régions en plein emploi.

Rappelons que près de 90 % des entreprises manufacturières ont des postes vacants en août 2021, dont 3 300 emplois étaient à combler pour les 309 entreprises consultées.

Plus de 85 % des entreprises sous-utilisent leur capacité de production faute de main-d’œuvre et deux entreprises sur trois envisagent la délocalisation de la production ou des investissements hors de la région ou du Québec.

L’analyse d’impacts démontre également une contribution non réalisée de 335 M$ au PIB du Québec et près de 145 M$ en pertes de revenus pour les différents paliers gouvernementaux en 2021 et la production future d’entreprises de la région pourrait être compromise par la pénurie de main-d’œuvre, mettant à risque près de 650 M$ de contributions fiscales annuelles aux administrations publiques provinciales et fédérales.

« Face à l’ampleur que prend la pénurie de main-d’œuvre dans la région de Chaudière-Appalaches, la troisième plus grande concentration d’établissements manufacturiers dans la province, des mesures urgentes doivent être mises de l’avant pour soutenir la plus forte création de richesse manufacturière par habitant au Québec. Il y a urgence d’agir dès maintenant puisque les manufacturiers se voient déjà contraints de refuser de nouveaux contrats », a expliqué, M. Gilles Lehouillier, maire de Lévis.

Source: communiqué.

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