Jeudi dernier, le 23 octobre M. Pascal Hudon, président La Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), de concert avec l'UPA, a convoqué une réunion à St-Hélène de Kamouraska afin de discuter avec des membres et non membres de l'association au sujet d'un nouveau modèle d'affaire pour les entrepreneurs agricole. Selon celui-ci, des sociétés d'investissement, tel que le groupe Pangea, qui est principalement surveillé au Kamouraska, se portent acquéreur d'un nombre important d'acres de terre en payant une valeur jugée supérieure à celle estimée par le marché avoisinant. Selon le groupe FRAP et UPA, en raison d'une surenchère sur le prix, ce comportement aurait comme conséquence de restreindre, voir d'annihiler la capacité des jeunes désireux d'accéder et de faire carrière dans le monde agricole à titre de propriétaire. L'exploitation est ensuite assurée en s'associant avec des exploitants voisin ou issue d'ailleurs.
Selon M. Hudon, joint par téléphone suite à la rencontre, celle-ci a réuni 125 participants, dont 80% font partie de la relève agricole provenant principalement du Kamouraska, mais aussi des alentours; de Rivière-du-Loup et de L'Islet. Les trois objectifs de la soirée étaient : fournir de l'information sur la nouvelle dynamique du modèle Pangea, répondre aux inquiétudes et aux questions soulevées et émettre des pistes de solutions qui se traduiront par une mobilisation du milieu pour et par les gens qui s'oppose à ce qui a été nommé; l'accaparement des terres par des groupes de financiers.
La première heure a été consacrée à des exposés d'environ 15 minutes chacun où M. Hudon, accompagné des représentants des trois paliers de l'UPA ; M. Pierre Lemieux, premier vice-président de l'UPA, M. Gilbert Marquis président de la Fédération de l'UPA Bas-Saint-Laurent et de Mme Claire Lajoie du syndicat local de Kamouraska ont, à tour de rôle, fait valoir les arguments expliquant que le modèle Pangea, dans sa forme actuelle était une menace pour la relève agricole.
Il a été discuté de : convoitise des terres ayant un bon rendement et qui ne sont pas encore trop chère, d'iniquités des moyens financiers, de fragilisation des agriculteurs établis et de la relève qui voudrait s'implanter, d'attaque au transfert des fermes familiales, de spéculation faisant augmenter le prix des terres, de baisse de la compétitivité des agriculteurs à côté de ces imposants financiers, d'appauvrissement de la ruralité, de la problématique et du déséquilibre éventuel dans le programme gouvernemental de remboursement des taxes, de la diminution du nombre d'agriculteurs et leurs représentativité sur un territoire en raison de la concentration du nombre élevé d'hectares, ainsi que de la baisse de leur capacité d'influence.
Parmi les pistes de travail décidées suite aux interventions de l'assemblée : de l'information sera communiquée aux agriculteurs et transmise aux élus municipaux, aux leaders du milieu, de même qu'au ministère de l'Agriculture, afin de transmettre les inquiétudes recueillies, l'appréhension des impacts, les valeurs à défendre et la vision d'avenir souhaitée pour le développement de l'agriculture québécoise.
Également interrogée sur la question dans la journée qui a suivi le forum, Mme Claire Lajoie, présidente du syndicat local de Kamouraska s'est exprimée ainsi : « L'accès aux entreprises agricoles pour la relève doit s'inscrire dans une vision d'avenir et inclure des valeurs qui répondent au désir de nos jeunes d'être les propriétaires de leurs terres et de tout ce qui va avec. Il ne faudrait pas revenir en arrière à ce qui ressemble au vieux régime seigneurial. Une réflexion de société est à faire sur la question. »