Les comités socioculturels du Cégep de La Pocatière organisaient une soirée-bénéfice mercredi soir le 3 septembre à la salle du Mistook afin d'apporter leur soutien à toute l'équipe du restaurant Pizza-Bouffe à la suite de l'incendie majeur qui a complètement ravagé l'établissement le 11 août dernier. Sous le thème « Micro ouvert », en hommage aux traditionnelles soirées musicales de prestations «live» qui ont rendu possible la diffusion de plusieurs événements musicaux depuis les trois dernières années dans l'enceinte du restaurant mythique, une quarantaine d'artistes se sont relayés pour recréer l'atmosphère survoltée caractéristique au lieu.
Le restaurant était un lieu de rassemblement fameux des étudiants du Cégep et de l'ITA de La Pocatière, comme pour le monde amateur du menu, certes, mais aussi d'ambiance musical rythmée et envoûtante au style Blues, Jazz, Reggae, Rap et surtout Rock de tout type, de partout dans le monde. Les artistes locaux ont ainsi perpétué la légende du restaurant.
L'admission à ce spectacle-bénéfice était gratuite, mais une contribution volontaire était suggérée et les profits de la soirée étaient également versés à la cause. Dès 19 h 30 l'affluence a commencé et s'est perpétuée tout au long de la soirée. Les organisateurs de l'événement évaluent qu'« au moins 300 personnes sont venus faire un tour plus ou moins long selon les individus. » Plusieurs avaient apporté; casquettes Vintage, photos souvenirs, affiches de groupes rock et tout autre matériel aidant à recréer l'ambiance du Pizza-Bouffe. Ces dons symboliques furent remis au propriétaire du célèbre restaurant atypique et fort apprécié, monsieur Jean Belley, aussi guitariste.
Luc Sénéchal, également sur place, propriétaire de l'édifice détruit et associé de l'entreprise pendant une vingtaine d'année, nous confiait « : Ce malheureux événement laisse un vide culturel dans la ville et plus de trois semaines après, je suis encore sans mots pour exprimer ce que j'éprouve, mais un tel soutien fait du bien à moi, à Jean et aux ex-employés. »
D'ailleurs, parmi la quinzaine à s'être retrouvé sans emploi en une nuit, près de la moitié sont venu revivre la nostalgie du moment. Dany Labbé, cuisinier, livreur et homme à tout faire, sauf le service aux tables, nous disait « : pendant quatre ans, j'y bossais, mais ce n'était pas un simple emploi, c'était un milieu de vie où on retrouvait un attroupement de personnes unis par une forme de solidarité. Il y avait un sentiment d'appartenance que tous ceux qui y sont passé comme membre du personnel ou comme client le moindrement régulier ont le goût de revivre. »
Au son de la musique et des chants bigarrés se succédant dans des «jam» créatifs et colorés, un livre de message trônait sur un lutrin de bois, au coin du bar où la bière de microbrasserie se partageait la vedette avec les photos souvenirs incluent dans les pages. On pouvait y écrire, mais surtout y lire la mélancolie, la joie des annales vécues et l'espoir d'un renouveau : « LA Place! » « Là où il y avait de la 50 tablette. » « Plein de nuits où je trouvais une partie de moé. » « Jean et Luc; des exemples de courage et de détermination. » « Ambiance de travail, d'amitiés et de pizza! » et finalement : « KEEP ROCKIN! ».