La fermeture partielle du sentier de motoneiges 55 en provenance de la Beauce, depuis l’automne dernier, a de graves répercussions sur l'économie locale, notamment pour les entreprises situées au sud de la MRC, qui dépendent, à 70 %, des clients provenant de ce sentier.
Rappelons que le 8 novembre dernier, l’Association des propriétaires de boisés privés des Appalaches avisait toutes les parties prenantes au litige concernant l’exclusivité de la mise en marché du bois de sciage et de déroulage imposé par le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud, que la majorité des propriétaires de boisés privés, situés entre Lévis et Kamouraska, révoquaient leurs droits de passage.
Depuis ce temps, des entreprises sont durement touchées par ce conflit dont, entre autres, Rest'O Rang chez TSP Évasion du club de golf de Saint-Pamphile et Chalet Villégiature et Pourvoirie Daaquam, à Daaquam, qui ont, récemment, annoncé leur fermeture prochaine, marquant, ainsi, une perte significative pour la communauté et l'économie locale.
De plus, la Chambre de commerce et d’industrie de la MRC de Montmagny, par voie de communiqué, nous informait que plusieurs entreprises, touchées par ce conflit, subissent, eux aussi, de grandes pertes à la suite de ces fermetures de pistes de motoneiges et continuent de voir les activités de leurs entreprises dépérir par la mise en place de ce moyen de pression qui, selon la Chambre de commerce locale, ne pénalise pas les bons individus.
«Ce conflit qui s’étire, a des répercussions importantes sur les commerces de la région, tant pour les restaurants, les dépanneurs, postes d’essence, relais, hébergements et pourvoiries. Les secteurs des services et du tourisme se retrouvent à payer très cher le prix d’un conflit qui ne les concernent pas. Nous sommes en face de pertes de revenus si importants que certains vont devoir fermer. Quelle catastrophe! Quelle injustice! Pour chacun de nous, un seul qui ferme fragilise grandement le réseau et touche plusieurs entreprises par ricochet car nous sommes tous interreliés», mentionne Noémie Gautreau-Régnier, co-propriétaire du Bistreau D’Érable à Sainte-Lucie-de-Beauregard.
«Chaque commerce qui doit réduire ses heures faute d’achalandage ou même fermer définitivement devient un service de moins pour la population locale, dans un territoire que l’on ne cesse de vanter la beauté, l’unicité et l’originalité et que l’on tente de développer. Tant de sous, de temps et d’énergie mis dans la région pour finalement tout laisser tomber ?! Est-ce vraiment vers cela que nous voulons aller ? J’interpelle les décideurs de la région à s’assoir pour régler le conflit dans l’immédiat pour éviter d'autres dommages» ajoute Madame Gautreau-Régnier.
La Chambre de commerce magnymontoise déplore l'attitude des présidents des deux organismes concernés dont monsieur Raynald Nadeau, président de l’Association des propriétaires de boisés privés des Appalaches et de monsieur Pierre Lemieux, président du Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud.
Toujours selon la Chambre de commerce, le climat adopté par ces deux organismes met en péril la pérennité et l’économie locale du sud de la MRC de Montmagny, et, bien que ceux-ci soient en droit de défendre leurs intérêts et leurs points de vue, l’organisme leur rappelle que la santé sociale et économique de la région ne doit pas être prise en otage.
«Nous avons affaire, ici à une situation injustifiée et difficiles à accepter pour nos entreprises locales» mentionne Alexandra Lemieux, présidente de la CCIM. Elle ajoute que : «Le boycott de l’utilisation des pistes de motoneiges doit immédiatement cesser et la résolution du conflit doit être faite rapidement, pour le bien de notre communauté. Nos entreprises de services ont eu assez, dans les dernières années, d’épines dans les pieds pour nuire à leurs activités. La COVID, l’augmentations des salaires, la pénurie de main d’œuvres, la hausse des taux d’intérêts, et j’en passe. Si, en plus de tout cela, on doit leur demander d’accepter qu’une importante partie de leur clientèle soit bloquée de leur accès, pour un conflit qui ne les touche pas, la Chambre de commerce et d’industrie de la MRC de Montmagny ne peut accepter cela, nos membres non plus, d’ailleurs, conclut madame Lemieux.»
La Chambre de commerce et d'industrie de la MRC de Montmagny demande instamment aux parties concernées de reconsidérer cette décision et de collaborer avec les acteurs locaux pour trouver des solutions qui soutiennent et protègent l'économie locale.