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Le coût du maintien de petits villages: L'Isle-aux-Grues dans la mire

La semaine dernière, à l'émission du matin, les animateurs de la station radiophonique FM-93 de Québec ont abordé, sans ménagements, un sujet sensible qui revient parfois hanter l'actualité: le coût du maintien des petits villages. Dans leur mire, deux exemples dont celui de L'Isle-aux-Grues.

Le thème de leur échange : Combien ça coute pour maintenir sur le respirateur artificiel deux villages, dont celui de l'Isle-aux-Grues, accessible seulement par traversier ou par la voie des airs l'hiver. Ils ont trouvé scandaleux que Québec ait investi 4,4 millions $ en 2011 pour moderniser le Grue-des-Iles et 1 million $ pour la construction d'une gare fluviale inaugurée l'an dernier. Selon leur calcul, ce montant représente un investissement de 33 700$ per capita . «Ce serait moins cher de leur payer des cours de natation pour qu'ils traversent à la nage», a dit l'un des acolytes.

En résumé, ces animateurs déploraient qu'on maintienne des petits villages sous respirateur artificiel, que ça coûtait cher à l'État, enfin bref, que le gouvernement devrait les fermer.

Le maire: pas étonné

Interrogé à ce propos, le maire de Saint-Antoine-de-L'Isle-aux-Grues, Frédéric Poulin, avoue que ce n'est pas la première fois qu'il entend des commentaires semblables. Or la situation ne peut être envisagée que sous l'angle des normes administratives comme une compagnie, a indiqué le maire.

M. Poulin se dit conscient des coûts nécessaires au maintien d'une population sur l'île. Cependant, l'île génère une activité économique appréciable, représentant 14 millions $, selon les résultats d'une étude effectuée il y a quelques années, poursuit notre interlocuteur. L'agriculture qui a donné naissance à la fromagerie de L'Isle-aux-Grues et à ses fromages réputés, ainsi que le tourisme constituent les deux moteurs de l'activité économique.

«Je ne suis pas Don Quichotte qui va se battre contre les moulins à vent, mais tant et aussi longtemps que le gouvernement du Québec conservera sa préoccupation de soutenir l'occupation du territoire, on sera là. Le jour où ça ne deviendra plus important et qu'on nous présentera un chèque, on verra. Mais pour l'instant, on n'est pas rendu là», mentionne le maire. «Si on ferme L'Isle-aux-Grues, il faudra aussi se poser la question pour l'ensemble des petits villages» de conclure le maire.

Le député

«L'Isle-aux-Grues, c'est Riopelle, la fromagerie, le tourisme, la chasse et la pêche, c'est une activité économique, une population implantée à cet endroit depuis toujours et c'est une richesse pour Montmagny. La région ne serait pas pareil sans l'archipel de L'Isle-aux-Grues» répond le député de Côte-du-Sud, Norbert Morin. À preuve, elle fait partie intégrante de la désignation touristique Montmagny et les Îles.

Poursuivant sur sa lancée, M. Morin assure que le gouvernement n'a pas abandonné les régions, malgré les coupes budgétaires, la disparition de structures et du programme d'aide destiné aux villages dévitalisés.

Le lendemain, Nathalie Normandeau, une ex-ministre sous le gouvernement Charest qui travaille maintenant derrière le micro, a pris la défense des petites communautés qui aident à conserver le tissu vivant d'une région. Pour elle, sauf des cas extrêmes, la fermeture de villages n'est pas une solution. Des exemples vécus en Gaspésie ont laissé un goût amer au sein de la population, de conclure Mme Normandeau.

Vignette:Le maire de Saint-Antoine de L'Isle-aux-Grues, Frédéric Poulin.

 
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