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Le film « La Ferme et son État » suscite de vifs échanges entre les panelistes à La Pocatière

Les panelistes MM. Pierre Lemieux, premier vice-président de l'UPA, Roméo Bouchard, fondateur de l'Union paysanne, Yan Turmine, industriel et chroniqueur au journal La Vie agricole et Simon Bégin, de l'Institut Jean-Garon. (Photo : Institut Jean-Garon)

Organisée conjointement par l’Institut Jean-Garon et le Musée québécois de l’Agriculture et de l’Alimentation de La Pocatière, avec la participation du cinéma Le Scénario et du comité environnemental étudiant Poids-Vert de l’ITA, la projection spéciale du film La ferme et son état a été un visiblement succès.

En effet, des 200 personnes présentes, plusieurs ont pu échanger sur la question posée par ce documentaire crucial : Y a-t-il de la place pour une agriculture différente au Québec?

La présence dans la salle d’une forte proportion d’étudiants et d’étudiantes de l’ITA de la Pocatière a été soulignée et appréciée, puisque c’est principalement aux jeunes qui aspirent à l’agriculture que le cinéaste et artiste, Marc Séguin, a dédié son film.

Les panelistes invités étaient MM. Pierre Lemieux, premier vice-président de l’UPA, Roméo Bouchard, fondateur de l’Union paysanne, Yan Turmine, industriel et chroniqueur au journal La Vie agricole et Simon Bégin, de l’Institut Jean-Garon. M. Richard Lavoie, du Musée québécois de l’Agriculture et de l’Alimentation, a agi comme modérateur.

Les échanges entre les intervenants, mais aussi avec le public, ont parfois été vifs, notamment sur les raisons qui empêchent cette agriculture différente, faite de bio, de petites fermes de proximité et de méthodes différentes de l’agriculture à grande échelle, d’occuper la place qui devrait lui revenir au Québec, particulièrement en Côte-du-Sud et dans la région Kamouraska, où le manque de relève agricole est pourtant bien présent.

L’accès à la terre, aux quotas de production, au financement, de même que l’absence de politiques vraiment efficaces pour soutenir les nouveaux modèles, ont été évoqués, souvent avec ferveur, comme les principaux obstacles au changement. 

Selon l’homme d’affaires, Yan Turmine, les Américains investissent présentement des milliards pour adapter leur agriculture aux demandes des consommateurs pour le bio, le respect du confort animal et de l’environnement, et pour offrir les aliments à prix abordable.  « S’il ne prend pas le taureau par les cornes, le Québec risque d’être balayé par cette vague de changement », a affirmé M. Turmine.

Les échanges les plus vifs ont eu lieu entre MM. Roméo Bouchard et Pierre Lemieux, face à cette « nécessaire transition », qui serait freinée par l’UPA pour préserver ses acquis. Après la charge de M. Bouchard, Pierre Lemieux a mentionné que l’UPA joue déjà un rôle d’accompagnement, tout en respectant la sécurité financière des entreprises établies.

Pour sa part, Simon Bégin a salué le rôle pédagogique du film de Marc Séguin qui, comme veut le faire l’Institut Jean-Garon, contribue à combler le fossé entre le monde rural et le monde urbain au Québec.  Selon lui, « il faut que les citoyens prennent conscience de l’importance des enjeux agricoles en cours pour que les politiciens agissent ».

Il s’agissait de la première d’une série de projections spéciales de La ferme et son état avec table ronde que l’Institut Jean-Garon organise à travers le Québec.

Une première couronnée de succès grâce à l’appui du milieu de La Pocatière, ce qui rejoint aussi la nouvelle mission du Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation qui est de susciter des échanges et des débats sur des sujets de société concernant le monde agricole et l’alimentation.

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