À la suite des récents et bouleversants événements survenus, notamment, dans un CHSLD de Dorval, le député de Rimouski et porte-parole du Parti Québécois pour les aînés, Harold LeBel, réitère une proposition maintes fois mise en avant par sa formation politique et ayant fait l’objet du dépôt d’un projet de loi : une fois la crise passée, le Québec devra nommer un protecteur des aînés.
En bref
- Les révélations quant aux conditions de vie de certains aînés, relayées par les médias ces derniers jours, ont créé une onde de choc.
- La négligence a assez duré; les conditions de vie des aînés, peu importe où ils vivent, doivent répondre à des standards de qualité beaucoup plus élevés.
- Il est plus que nécessaire de créer la fonction de protecteur des aînés, pour faire respecter leurs droits de manière absolue et impartiale.
La multiplication des foyers d’éclosion, ainsi que les trop nombreux décès survenus ces dernières semaines dans les résidences pour aînés, publiques et privées, ont de quoi faire réfléchir. « La pandémie de COVID-19 a mis en lumière les conséquences du désengagement de l’État dans les soins offerts aux aînés, et les limites des politiques de santé précédentes.
C’est simple, l’être humain y a perdu sa place. Cela doit changer », a déclaré d’entrée de jeu le député de Rimouski.
À plusieurs reprises l’an dernier, notamment par le biais d’un projet de loi, le Parti Québécois a réclamé la création d’une fonction à l’image de celle du Protecteur du citoyen, mais spécifiquement consacrée aux aînés.
« Je l’ai dit et redit : prendre soin des aînés doit devenir une priorité nationale. Chaque semaine, nous entendons une nouvelle histoire d’horreur et, dernièrement, la situation est exacerbée par la pandémie. Mais la pénurie de personnel, le manque d’équipements ou leur désuétude, les soins déficients, ça ne date pas d’hier », a poursuivi Harold LeBel.
Le député souligne par ailleurs qu’un protecteur des aînés veillerait à la sécurité et au respect des droits de tous les aînés du Québec.
« Environ 85 % des personnes aînées vivent chez elles. Elles bénéficient souvent du soutien de proches, ou encore de soins à domicile. Or, elles aussi peuvent se retrouver en situation de vulnérabilité. Non seulement nous devons nous assurer qu’elles ont accès à tous les services dont elles peuvent avoir besoin, mais il faut, aussi, prévenir la maltraitance et toutes les formes d’abus », a-t-il expliqué.
Le protecteur des aînés du Québec, totalement indépendant du ministère de la Santé, serait nommé au sein de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.
Il pourrait être alerté par les aînés eux-mêmes, ou par quiconque soupçonnant un mauvais traitement.
« On l’a souvent constaté, et plus encore ces dernières semaines : les aînés ont droit à mieux, à beaucoup mieux. Pour l’instant, on doit évidemment s’occuper de la crise. Puis, dans l’intérêt des aînés et pour leur bien, l’État doit créer une instance indépendante qui s’assurera, d’abord, du respect et de la promotion de leurs droits. Mais, plus encore, elle veillera à ce que les aînés puissent vivre dans la dignité. Je demande au gouvernement de poser ce geste qui nous honorera tous », a conclu Harold LeBel.