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Le pilote aurait perdu le contrôle lors de l'accident d'avion survenu à Saint-Jean-Port-Joli

Selon le rapport d’enquête du Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada publié le 19 février 2020, le tragique écrasement mortel d’un petit avion ayant eu lieu le 16 juin dernier en bordure de l’aéroport de Saint-Jean-Port-Joli aurait été causé accidentellement par le pilote puisque celui-ci aurait perdu contrôle de son appareil, et ce, peu après le décollage.

Rappelons qu’un homme ( Vincent Robichaud, 22 ans de Sainte-Catherine-de-Hatley ) est mort et un autre a été gravement blessé dans ce triste événement.

Voici le compte rendu des faits selon le rapport:

« Vers 18 h 25, après avoir fait le plein de carburant, le pilote et le passager du matin ont décollé de la piste 24 de l’aérodrome de Saint-Jean-Port-Joli à bord de l’aéronef à l’étude, pour effectuer un vol selon les règles de vol à vue (VFR), à destination de la base de l’aéronef. Deux vidéos amateurs fournies au BST ont permis de constater qu’après le décollage, l’aéronef avait amorcé une montée abrupte avant d’effectuer un virage à forte inclinaison sur la gauche, de perdre de l’altitude et de finalement s’écraser en position piquée et inclinée sur la gauche dans un fossé adjacent à un chemin secondaire, à environ 450 pieds au sud-est de l’aérodrome de Saint-Jean-Port-Joli. Les vidéos ont aussi permis de constater qu’un autre aéronef avait décollé immédiatement après le décollage du Pitts. L’information recueillie indique que le pilote savait qu’il était suivi de près par un autre aéronef », stipule le rapport.

L’appareil a ensuite été détruit par les forces de l’impact et un incendie s’est déclaré, mais a toutefois été rapidement maîtrisé par des gens qui se trouvaient à proximité.

Le passager, assis à l’avant, a subi des blessures mortelles et le pilote, assis derrière, de blessures graves.

La radiobalise de repérage d’urgence (ELT) s’est par ailleurs activée sous le choc.

L’enquête n’a cependant pas permis de déterminer quelles étaient les intentions exactes du pilote après le décollage, ni si la manœuvre était intentionnelle ou non.

Cependant, sa destination était sur une trajectoire sud-ouest, soit la direction du décollage, et il savait qu'il était suivi de près par un autre aéronef.

De plus, rien ne démontre sur les vidéos qu'il ait tenté une manœuvre dans le but d'éviter un autre aéronef ou bien des oiseaux.

Rappelons qu'au cours de la journée, le pilote avait effectué des acrobaties aériennes avec un passager à bord alors qu'il ne remplissait pas les conditions prescrites dans le Règlement de l'aviation canadien (RAC).

Il n'avait reçu qu'une heure de formation avec un instructeur d'acrobaties aériennes – avion qualifié en 2017.

De plus, selon le carnet de route de l'aéronef, les 24,4 heures de temps de vol à titre de commandant de bord correspondaient à 18,4 heures de temps dans les airs.

Il est ainsi peu probable que ces 18,4 heures aient été consacrées uniquement à des exercices d'acrobaties aériennes.

Toutefois, à titre de détenteur d'une qualification d'instructeur de vol de classe 1, il était fréquemment appelé à démontrer certaines manœuvres comme les décrochages, les vrilles et les assiettes inhabituelles, manœuvres qui correspondent à la définition d'acrobaties aériennes.

Par contre, le fait que le pilote était accompagné d'un passager contrevenait, selon le rapport, au Règlement de l'aviation canadienne puisque ledit pilote n'avait pas encore suffisamment d'heures de vol d'acrobatie à son actif.

En effet, dans le cadre d'acrobaties aériennes prévues, l'article 602.28 du RAC stipule ce qu'il est interdit d'utiliser un aéronef avec un passager à bord pour effectuer une acrobatie aérienne, à moins que le commandant de bord de l'aéronef n'ait respecté les conditions suivantes :

1. Il a reçu au moins 10 heures d'instruction en acrobaties aériennes en double commande ou effectué au moins 20 heures d'acrobaties aériennes;
2. Il a effectué au moins une heure d'acrobaties aériennes au cours des six mois précédents

Messages du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST)

Les pilotes doivent se rappeler qu'ils s'exposent à des risques lorsqu'ils exécutent des manœuvres dangereuses près du sol, puisque cela pourrait mener à une perte de maîtrise ne pouvant pas être reprise à temps.

Bien que le RAC permette l'exécution d'acrobaties aériennes avec 1 passager à bord, les exigences sont minimales.

Par conséquent, les pilotes doivent tenir compte du fait que ces exigences peuvent être insuffisantes même s'ils ont une grande expérience de vol globale.

Dans le cas à l'étude, malgré la grande expérience de vol globale du pilote, son expérience de vol sur le type d'appareil en question était limitée.

Les pilotes doivent ainsi être conscients des risques inhérents à une expérience limitée sur le type d'aéronef piloté.

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