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Le projet de loi 10 fait pleuvoir les inquiétudes lors d'une marche de protestation à La Pocatière

Contestation Réforme Santé_La Pocatière

C'est sous un ciel gris et par une fine pluie froide, mercredi midi le 12 novembre que Manon Larochelle, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de Québec (SPSQ), et Aline Boucher, présidente locale SPSQ Kamouraska, ont reçu les journalistes de la région. Elles étaient accompagnées d'une poignée de collègues dans le cadre d'une marche symbolique de protestation afin d'exposer et d'expliquer les craintes et les conséquences appréhendées qu'aura la réforme en Santé du projet de loi-10. Le même jour, il y a eu dépôt du mémoire de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ sur le projet de loi 10 en commission parlementaire.

« En faisant disparaître les Agences de santé et les CSSS qui seront fusionnés en une méga structure déshumanisée (les CISSS), les patients seront les grands perdants. Inévitablement, au Bas-St-Laurent, les directions seront localisées à Rivière-du-Loup et à Rimouski. Où croyez-vous qu'ira la plus grosse part des enveloppes budgétaires? C'est à qui tirera le plus fort qui ramassera! », d'évoquer Mme Larochelle. Aline Boucher enchaîne : «Les régions moins peuplées comme le Kamouraska, Témiscouata et Les Basques seront pénalisés. On va perdre des emplois, c'est sur. Les gens vont aller se faire soigner là où seront donnés les services. S'en suivra possiblement l'exode de la population, et avec elle, celle des entreprises et d'autres services gouvernementaux comme le cégep. » Le scénario est loin d'être optimiste de ce point de vue.

Le raisonnement fut énoncé par quelques exemples faits d'une série de «Si» « Si on a moins de budgets; on ne peut conserver un bloc opératoire avec un service de garde de soir et de nuit, si on n'a plus les anesthésistes, alors, on n'a plus d'obstétrique, donc plus d'accouchements. Si on a plus de bloc opératoire, on ferme une partie de notre urgence. Tout s'en suit! », d'expliquer la représentante locale. Bref, la proximité et la qualité des soins doivent être maintenues partout.

Les porte-parole ont profité de l'occasion pour souligner que depuis 2005, le Kamouraska avait déjà fait sa large part pour le rétablissement des finances publiques avec des coupures en Santé, entre autres, en voyant disparaître plusieurs CHSLD : St-Pascal, La Pocatière, St-André et récemment l'an dernier, Rivière-Ouelle.

Au dire des deux dames, le brouhaha de la réforme du système de santé prévoit une économie de 220 M$, ce qui représente seulement 0.7% du budget total du ministère. Elles craignent aussi que l'argent économisé demeure au Conseil du Trésor. Toutefois, aucun front commun n'est envisagé entre les différentes instances syndicales.

Du côté patronale, mis à part les craintes similaires émises en point de presse la semaine dernière par MM. Jean Desjardins et Gaétan Lévesque, md, respectivement président et directeur des services professionnels du CSSSK, on observe une certaine timidité sur les commentaires ou les réactions d'opposition au projet de loi du ministre Barrette puisque celui-ci prévoit attribuer lui-même les postes de direction qui seront sous son contrôle suite à l'implantation des CISSS.

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