Selon la Fédération régionale des OBNL d'habitation de Québec et Chaudière-Appalaches, le secteur des résidences pour aînés exploitées par des organismes sans but lucratif (RPA-OSBL) ferait actuellement face à de grandes difficultés, et ce, à la suite de la crise covidienne et de ses impacts sur le milieu.
Inflation, pénurie de main-d'œuvre, vieillissement de la population, les enjeux actuels n'épargneraient pas ce réseau, dont la survie serait désormais en péril.
En pleine campagne électorale et soucieux de l'avenir instable de ce modèle, la Fédération régionale des OSBL d'habitation de Québec, Chaudière-Appalaches (FROHQC) interpelle ainsi les partis quant à l'importance de la survie de cette solution dite efficace et pourtant méconnue des citoyens.
Souvent confondues avec les CHSLD, ressources d'hébergement rendues tristement célèbres durant la pandémie, les RPA-OSBL se distinguent, soulignons-le, par leur mode de gouvernance, leur ancrage communautaire et le type de clientèle qu'elles desservent.
« Il s'agit de personnes aînées à faible ou modeste revenu ou qui ont vécu toute leur vie en milieu rural, dans de petites municipalités où les grands promoteurs à but lucratif n'ont aucun intérêt à développer une offre de logements en RPA », a déclaré M. André Castonguay, directeur général du Réseau québécois des organismes sans but lucratif d'habitation (RQOH).
Alors qu'elles avaient été épargnées par les vagues de fermetures qui se sont succédées avant la pandémie, la situation a radicalement évolué depuis deux ans. À Tring-Jonction, en Chaudière-Appalaches, Danye Vachon, directrice de la Résidence Ste-Famille, s'inquiète.
« En rejoignant notre établissement, les aînés et leur famille ont l'opportunité de rester ancrés dans leur communauté, d'y recevoir les services appropriés à leur condition, et ce, en demeurant dans un milieu de vie actif et non un milieu de soins (comme les CHSLD). Je n'ose imaginer devoir faire face à la fermeture de notre résidence. Cela représenterait une véritable perte pour notre communauté et ses habitants », a-t-elle déclaré.
Les motifs de ces fermetures varient, mais le secteur est frappé par une série de facteurs similaires, soit l'augmentation générale des dépenses d'exploitation, dans le contexte inflationniste, mais également en raison de resserrements des exigences réglementaires.
Les enjeux liés à la pénurie de main-d'œuvre, le vieillissement et l'alourdissement des besoins des résidentes et résidents accentueraient le phénomène de perte d'attractivité des RPA lié aux mesures sanitaires qui leur ont été imposées durant la pandémie.
« Dans le contexte de la campagne électorale, les partis en lice doivent se prononcer clairement à savoir s'ils souhaitent la survie – ou la disparition progressive – d'un réseau de RPA communautaires. Cette survie passe par la reconnaissance de la spécificité de ce modèle : une reconnaissance politique et réglementaire, assortie d'un soutien financier conséquent », a martèlé André Castonguay.
« Avec les RPA-OBNL, le Québec s'est doté d'un modèle qui a fait ses preuves. Il est impératif de savoir si collectivement, le Québec souhaite continuer d'offrir une option de logements avec services qui soient abordables et disponibles pour toutes les personnes aînées qui en ont besoin, y compris celles dont les revenus sont plus faibles ou qui ont fait leur vie hors des grands centres urbains », a conclu André Castonguay.
Source : Fédération régionale des OBNL d'habitation de Québec et Chaudière-Appalaches