Au début d'une nouvelle année, l'une des résolutions personnelles populaire et redondante concerne les personnes qui désirent arrêter la consommation de tabac : « cesser de fumer! ». Alors que certains parviennent à se défaire de cette dépendance, d'autres, des jeunes, commencent la pratique de cette habitude.
Malgré une baisse récente de la consommation de tabac chez les élèves du secondaire, le problème demeure très préoccupant affirme le Conseil québécois sur le tabac et la santé. Le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS) se réjouit des progrès réalisés ces dernières années mais souligne que beaucoup trop de jeunes continuent de tomber dans le piège du tabagisme chaque année.
Au cours des cinq dernières années (2008 à 2013), la proportion de jeunes consommateurs de cigarettes, cigarillos et autres produits aromatisés est passée de 22 % à 12 %, indique l'Enquête québécoise sur le tabac, l'alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire (ETADJES) publiée le 25 novembre dernier par l'Institut de la statistique du Québec. «Malgré les progrès accomplis, plus d'un jeune sur dix fume chez les élèves du secondaire. Cela représente encore trop de jeunes qui deviennent dépendants d'un produit dont ils auront beaucoup de difficultés à se défaire » assure Mario Bujold, directeur général du CQTS.
Par ailleurs, l'ETADJES indique également que 28 % des jeunes ont déjà utilisé la cigarette électronique, un produit dont la consommation a fortement augmenté ces dernières années, ce qui fait dire aux auteurs de l'enquête que « la popularité croissante de la cigarette électronique fait craindre une renormalisation du geste de fumer et une remontée de l'usage des produits du tabac chez les jeunes ».
« Ces nouvelles données sur le tabagisme chez les jeunes sont encourageantes mais elles pourraient être encore mieux lorsqu'on les compare avec notre province voisine l'Ontario qui compte une proportion deux fois moins élevée de fumeurs chez les jeunes. Cela illustre clairement que le gouvernement du Québec peut et doit faire davantage pour prévenir le tabagisme » soutient Mario Bujold. Le CQTS demande donc au gouvernement d'inclure diverses mesures de prévention du tabagisme dans la révision de la Loi sur le tabac québécoise annoncée pour 2015 et d'accroître la priorité qu'il accorde à la lutte contre le tabac. Le CQTS rappelle au gouvernement l'objectif qu'il lui a proposé récemment, de concert avec plus de 50 autres groupes de santé, qui l'incite à viser un taux de tabagisme de 10 % d'ici 10 ans, alors que ce taux est actuellement de 20 % dans l'ensemble de la population.
Depuis le 2 janvier 2015, les Ontariens n'ont plus le droit de fumer sur les terrasses des bars ou restaurants. Est-ce que le gouvernement québécois suivra en 2015?