Malgré la récente pluie tombée sur les MRC de Montmagny et L'Islet, c'est dans ces deux secteurs de Chaudière-Appalaches où le temps sec a fait le plus de dommages sur les récoltes de foin.
Selon le président de l'UPA de la région de Chaudière-Appalaches, James Allen, contacté par CMATV Nouvelles, la situation serait dramatique pour nos agriculteurs...
« Prends juste les coins de Montmagny et L'Islet, la première coupe là, pour les producteurs à qui j'ai parlé, il y a en moyenne 50 % moins de foin pour la première coupe et la deuxième coupe, il n'y en a pas encore, » laissant entendre que pour cette dernière, il n'y aurait pratiquement pas de foin récolté…
Selon monsieur Allen, l'UPA conseille aux agriculteurs d'aller acquérir du foin chez Haybec – un regroupement de trois coopératives impliquées en agriculture depuis plus de 75 ans (Groupe coopératif Dynaco, La Coop Purdel et La Coop Matapédienne) soucieux d'offrir un service de commerce en ligne de foin et de paille sans frontières pour les producteurs agricoles, afin de pallier à leur demande.
« J'invite les agriculteurs à acheter le foin manquant là-bas, puisque de cette façon on transige de producteur à producteur, on évite ainsi un intermédiaire, donc les coûts sont moins élevés, » a expliqué monsieur Allen.
Toujours selon le président de l’UPA de la région, quelques producteurs de chez nous ont vendu leur troupeau ce printemps, mais ont malgré cela coupé leur foin, ce qui se traduit par une petite aide supplémentaire pour ceux qui en ont besoin, cependant, ce serait loin d’être suffisant pour tous les agriculteurs des MRC de Montmagny et L’Islet.
« Malheureusement, il n’en pleut pas de ça! » a conclu James Allen, un peu exaspéré par la situation.
À titre d’exemple, juste pour démontrer l’envergure de la crise, c’est dans la région de Montmagny qu’il y a eu le moins d’averses de pluie dans Chaudière-Appalaches, avec seulement 14 millimètres reçus depuis le mois de juin – statistique ayant été rapportée juste avant la dernière fin de semaine.
Chez un agriculteur de Saint-Aubert de L’Islet, la première coupe de foin serait de 30 à 70 % de celle de 2017, et la deuxième coupe serait uniquement de 10 à 25 % de rendement.
Malgré le fait qu’Haybec vende du foin, certains particuliers ayant des réserves de fourrage profiteraient de la crise pour marchander avec une marge de profit beaucoup plus grande, se servant ainsi de la défaite de l’offre et la demande afin de récolter le gros prix…
De plus, selon le Journal de Québec, le prix grimperait en flèche, car des balles de foin qui coûtent normalement entre 25 $ et 30 $ se négocieraient présentement autour de 90 $ pièce, transport non inclus.
Par ailleurs, l’ampleur de la crise qui touche actuellement les agriculteurs du Québec, serait encore plus problématique dans l’Est de la province où ceux-ci auraient le choix de dépenser des dizaines de milliers de dollars afin d’acquérir du foin importé du Canada et des États-Unis ou de choisir malheureusement d’envoyer plus tôt que prévu, près de 25 % de leurs bêtes à l’abattoir, faute de pouvoir les nourrir adéquatement, ce qui dans les deux cas, se solde par des revenus en moins…