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Le temps sec qui perdure a des effets catastrophiques

Gérald Beaulieu
La rivière-Ouelle a besoin d'eau.

Dans l'est du Québec, les précipitations se font rares au mois de juillet. Jusqu'à maintenant, selon les données d'Environnement Canada, il est tombé entre 20 et 40 mm dépendant des secteurs. La normale se situe à 90 mm pour le mois. Si ce temps clément fait le bonheur des vacanciers et du secteur touristique, il n'en est pas de même pour tous. Le temps sec inhabituel qui perdure est catastrophique pour plusieurs.

Débutant par le niveau d'eau exceptionnellement bas pour la rivière-Ouelle et ses saumons, si la situation s'éternise, certain poisson seront en danger de mort en raison du manque d'oxygénation. Depuis plusieurs semaines, la rivière ressemble plus à un ruisseau sur certaine section. Actuellement, et depuis plusieurs semaines, le débit d'eau avoisine 0.8 mètre cube par seconde alors que la norme sécuritaire se situe à 10 mètres cube par seconde. C'est dix fois moins!

Depuis 3 ans L'Auberge Comme au premier jour, située dans l'ancien presbytère de Saint-Pacôme, est désigné kiosque d'accueil et d'enregistrement des captures de saumons. Le propriétaire Jean Santerre, nous mentionne qu'au cours de l'an dernier, il y a eu 17 captures et 14 remises à l'eau de grand saumon (63 centimètres et plus). Jusqu'à maintenant, aucune capture n'a été enregistrée. Il n'y a eu que 4 remises à l'eau. « Les activités de l'auberge vont bien, mais côté pêche, personne ne réserve. Le calendrier est vide. Les droits d'accès vendus sont rares et ceux qui en achète vont moucher même s'ils savent assez bien qu'ils n'attraperont rien » d'expliquer le recenseur.

Laborieux pour l'agriculture

Le président de la Fédération de l'UPA-Bas-St-Laurent, Gilbert Marquis nous explique c'est du jamais vu. «J'ai beau creuser dans ma mémoire, ce qu'on vit est une catastrophe en agriculture. Le foin et les céréales sont brûlés par le soleil. Les sols sont crevassés. L'épandage de lisier est impossible pour ne pas endommager les terres d'avantages. Plusieurs producteurs, productrices et jeunes de la relève sont carrément découragés. On a besoin d'une semaine de pluie qui tombe tranquillement. » Au retour des vacances de la directrice générale, des demandes d'aide seront adressées à la Financière agricole pour obtenir des compensations monétaire pour plusieurs des membres affiliés.

À la Ferme Cybelle La Pocatière, situé sur la route 132, qui est un producteur de fraises, de framboises et de légumes en petites variété, Sophie Dumougeot, co-propriétaire nous a dit que la saison des fraises avait été très prolifique car l'entreprise avait de l'eau en réserve, ce qui n'est plus le cas pour les framboises. En conséquence, sans pluie suffisante, elles sont en moins grosse quantité et sont plus petites. Les prix demeurent les mêmes que ceux fixés en début de saison mais, les profits sont diminué car les coûts en salaires pour les cueilleurs doivent être compensé avec le volume moins élevé. Un cueilleur de bleuets rencontré nous a répondu simplement : « Là où je vais d'habitude, il n'y en a pas! Je cherche les tales.»

Pour les légumes, qui occupent une plus petite parcelle pouvant être irriguée, la production est moins affectée. Il n'en est pas de même pour des collègues producteurs de pommes de terre de Kamouraska et de L'Islet avec qui madame Dumougeot a parlé récemment pour s'approvisionner. Les Maraichers lui ont dit que les patates, nécessitant beaucoup d'eau pour leur croissance, « sont toutes petites pour la date de la saison. » Ceux-ci ne prévoient pas pouvoir entrer dans les champs pour le ramassage avant 2 à 3 semaines. « Ils sont en retard sur les habitudes » raconte-elle.

L'impact se fait aussi sentir sur l'indice d'inflammabilité qui est élevé à très élevé dans l'Est-du-Québec. La Sopfeu indique que le beau temps des derniers jours a contribué à assécher les forêts et à augmenter le danger d'incendie au Québec.

Le bonheur des uns faits parfois le malheurs des autres.
 

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