La discorde continue à régner à Saint-Aubert, au conseil municipal comme dans la population. Et le dépôt d'une pétition par le maire Yvon Fournier à la dernière séance du conseil, malgré l'opposition de cinq élus, a ajouté de l'huile sur le feu.
Le mardi 7 avril, en réunion préparatoire, cinq conseillers excluent de l'ordre du jour le dépôt de la pétition «Dépenses en mécanique de 62 555$ année 2014-2015. Nous exigeons des membres du conseil que notre mécanicien effectue un test de compétence».
Mais pendant la séance, M. Yvon Fournier ignore la décision des conseillers, comme il estime en avoir le droit, et dépose la pétition.
Pour ce faire, il fait lecture d'une lettre explicative écrite par les initiateurs du dit document: «Nous, citoyens de Saint-Aubert, ayant élu un maire de façon majoritaire, exigeons que les membres du conseil (qui ont été élus pour la plupart par acclamation) acceptent de faire passer un test de compétence au mécanicien. Nous désirons que ses compétences nous soient prouvées par l'obtention d'un résultat d'examen, étant donné toutes les dépenses de réparation ayant dues être effectuées à l'extérieur et encourues au cours de la dernière année. Certains bris ont été causés par un entretien inadéquat, diagnostic obtenu de l'extérieur par des gens n'étant pas en conflit d'intérêt. Ci-jointe une pétition signée par 314 personnes qui désirent que les choses changent».
Merdier politique
En contrepartie, les conseillers ont demandé au maire de lire la lettre de M. Jean-Pierre Dubé, un résidant du 3e Rang Ouest, qui voulait retirer son nom de la pétition.
Celui-ci n'y va pas avec le dos de la cuillère: «J'ai senti immédiatement une répugnante odeur de politique et je me suis rendu compte que j'avais mis ma signature sur un merdier politique» écrit-il entre autres. M. Dubé précise également que le pouvoir décisionnel dans un conseil municipal appartient aux conseillers et non au maire. M. Dubé a aussi présenté ses excuses au mécanicien visé, M. Jean Fournier, que personne n'ose nommer publiquement, par écrit ou lors d'échanges verbaux à la salle du conseil.
Pour la majorité des conseillers, cette pétition n'a pas de valeur légale, de sorte qu'ils n'en tiendront pas compte: «Il n'y a rien de positif à tirer de cette pétition. Elle vise une personne bien précise: ça sent la vengeance. Jamais je ne signerai une pétition qui touche un individu» le déplorer M. Germain Robichaud.
Le 7 avril, quelques échanges se sont avérés plutôt corsés. Par chance, les caméras calment le jeu, mais elles enregistrent tout de même la profonde dissension qui règne à Saint-Aubert.