Grâce à l'initiative de MM. Jocelyn Caron et Pierre Bourgault, le totem K'San trouvera bientôt refuge dans le parc des Trois-Bérets à Saint-Jean-Port-Joli.
Depuis trois ans, le totem, couché à l'horizontale, git à côté de l'atelier de Pierre Bourgault: «C'est incroyable le nombre de gens qui le touchent et questionnent à son sujet» lance ce dernier.
La Municipalité doit le transporter dès cet automne dans le parc des Trois-Bérets où on l'installera, toujours à l'horizontale, à l'ouest de la Vigie afin qu'un plus grand nombre de personnes puissent le voir. Un panneau didactique expliquera l'histoire de cette gigantesque sculpture venue de Colombie-Britannique.
1984
L'histoire débute en 1984 avec le Rendez-vous international de sculpture qui avait réuni une vingtaine de grands artistes de l'époque à Saint-Jean-Port-Joli, sur le stationnement actuel de Promo Plastiques. Des célébrités comme Pistoletto et Christo avaient participé à l'évènement.
Pour souligner l'importance de ce rendez-vous, le gouvernement fédéral et le Canadien Pacifique avaient payé la réalisation d'un totem par la nation K'San de Hazaelton en Colombie-Britannique.
Arrivé par train à la gare de Saint-Jean-Port-Joli, le totem avait été transporté sur le site du Rendez-vous international de sculpture où des membres de la nation K'San avait procédé à son érection selon leurs us et coutumes. Par la suite, on l'a déménagé au Domaine de Gaspé où il est demeuré pendant de nombreuses années.
2014
En 2014, à l'occasion du 30e anniversaire du Rendez-vous international de sculpture, MM. Caron et Bourgault ont présenté leur projet de restauration et installation du totem K'San. Projet qui se concrétisera en partie ces jours-ci.
Compte tenu de l'engagement de la Municipalité à le placer au vu et au su de tous dans le parc des Trois-Bérets, à l'accompagner d'un panneau didactique qui expliquera son histoire et à lui donner une visibilité sur le Web par le biais du Musée de la mémoire vivante, M. Caron estime qu'il peut clore le dossier. D'autant plus que la nation K'San, selon les informations obtenues, ne préconise pas la restauration de ses totems, préférant plutôt les laisser retourner à l'état de poussière et les remplacer par d'autres.
De son côté, M. Bourgault souhaite le restaurer afin de le voir à la verticale un jour: «Mon but personnel, c'est que Saint-Jean-Port-Joli soit la première localité à l'est d'Ottawa à afficher un élément amérindien et que les citoyens endossent ce geste. Je veux que les gens d'ici se commettent, car il y a toujours une résistance à reconnaître les Amérindiens comme les premiers habitants des lieux. Je ne veux pas refaire l'histoire, mais on ne peut nier notre fort héritage culturel et biologique» explique le principal intéressé.
Ayant défrayé le coût du déménagement du totem du Domaine de Gaspé à l'atelier de M. Bourgault et au parc des Trois-Bérets, la Municipalité n'investira pas dans sa restauration. Comme il s'agit d'un projet de quelque 40 000$, M. Bourgault devra se tourner vers d'autres sources de financement. Au moment d'écrire ces lignes, il peut compter sur un mécène qui lui a promis 10 000$.
À court terme, le totem K'San restera couché, mais à la vue de tous. Reste à savoir s'il retrouvera un jour son imposante stature verticale.
Photo : Le totem K'San.