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Les aînés oubliés du budget de la CAQ selon l'AREQ

Crédit photo: Pixabay

L’Association des retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec, mieux connue sous le nom d’AREQ, lance un cri du cœur à la suite du dépôt du budget provincial. 

Le mouvement, qui représente des milliers de personnes retraitées membres de la Centrale des syndicats du Québec, CSQ, se dit profondément inquiet face à l’absence de mesures concrètes en soutien à domicile.

Dans ce budget présenté par le ministre des Finances, Éric Girard, aucune somme précise ne semble réservée aux services à domicile. Une lacune majeure, selon l’AREQ, alors que la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, doit bientôt dévoiler sa nouvelle politique à ce sujet.

Pour Micheline Germain, présidente de l’AREQ, le constat est alarmant. Elle souligne que déjà 40 000 personnes attendent des soins à domicile au Québec, et que ce chiffre risque d’exploser avec le vieillissement rapide de la population.

Rappelons qu’en 2030, un quart de la population québécoise aura 65 ans ou plus. Un virage démographique sans précédent qui, selon l’AREQ, devrait commander des actions immédiates et robustes. Pourtant, le budget présenté ne répond pas à l’urgence.

Micheline Germain déplore également l’inaction du gouvernement de la CAQ, qui, après près de dix ans au pouvoir, n’a toujours pas mis en place les investissements nécessaires pour soutenir adéquatement les aînés dans leur milieu de vie. Elle rappelle que la Vérificatrice générale avait estimé à deux milliards de dollars par année le minimum requis pour maintenir les services actuels. Or, à peine 193 millions sont investis chaque année depuis.

Pire encore alors que la ministre Sonia Bélanger aurait récemment évoqué la possibilité de rendre certains services de soutien à domicile payants. Une orientation jugée très inquiétante par l’AREQ, qui craint que les aînés paient de leur poche pour des soins autrefois couverts par l’État. Un modèle économique qui, selon l’organisme, risque de créer des brèches graves dans notre système de santé public.

L’Association des retraités de l’éducation rappelle que la grande majorité des personnes aînées souhaitent demeurer à domicile le plus longtemps possible, que ce soit dans une maison, un condo, un logement ou une résidence privée pour aînés. Pourtant, les mesures prévues dans le budget ne reflètent pas cette volonté.

En effet, les seules nouvelles dépenses annoncées concernent l’installation de gicleurs dans les RPA, pour un montant de 30 millions sur cinq ans, ainsi qu’une enveloppe de 51 millions pour harmoniser les services dans les CHSLD publics et privés. Des montants jugés nettement insuffisants pour répondre aux défis colossaux du vieillissement, selon l’organisme.

L’Association des retraités de l’éducation espère que ces fonds serviront en priorité aux CHSLD publics, dont 40 % sont actuellement jugés vétustes.

Pour l’organisme, qui est la plus importante association québécoise de personnes retraitées issues des services publics et qui compte plus de 60 000 membres venant de l’ensemble des régions du Québec, il est impératif que le Québec prenne enfin le virage du soutien à domicile, avant que la situation ne devienne incontrôlable.

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