À l'instar de certains de leurs confrères des autres palais de justice du Québec, les constables spéciaux de Montmagny ont récemment intensifié leurs moyens de visibilité pour démontrer leur mécontentement dans les négociations avec le gouvernement du Québec au sujet de leur contrat de travail puisqu'il y a visiblement impasse entre les deux parties — contrat qui est échu, rappelons-le, depuis avril 2015.
En effet, l'un des deux qui assurent la sécurité au palais de Montmagny, en l'occurrence l'agent Mathieu Brulotte, arborait la semaine dernière un gilet rose octroyé par son syndicat, et ce, en plus du désormais traditionnel pantalon multicolore, afin de se faire remarquer davantage pour sensibiliser la population sur les problématiques que vivent présentement les constables spéciaux du Québec.
Bien que ces derniers ne portent pas les vêtements de contestation de gaieté de cœur et qu'ils comprennent que la situation puisse en déranger plusieurs, ils n'ont néanmoins pas d'autres moyens de signaler leur insatisfaction puisqu'ils n'ont pas le droit de grève, faisant partie des services jugés essentiels.
Appelé par CMATV Nouvelles à commenter les nouveaux moyens de pression à la rose des agents de Montmagny, le président du syndicat des constables du Québec, monsieur Franck Perales a confirmé qu'il s'agissait bel et bien d'un nouveau moyen de pression organisé par son syndicat afin de se faire entendre par le gouvernement libéral qui, depuis un certain temps, fait la sourde d'oreille à leurs revendications.
Selon ce dernier, il y a urgence d'agir puisqu'il y a à l'heure actuelle un taux de roulement de plus de 50 % des agents dans leur département simultanément à un problème de recrutement de personnel, ce qui provoque dans certaines occasions, des palais de justice sous protégés en raison du manque d'effectifs.
« Juste en 2016, nous avons embauché 125 constables, par contre, nous en avons également perdu 125. Il est clair que, dans plusieurs cas, nous sommes incapables de respecter les normes établies pour la sécurité. Souvent on découvre des endroits pour couvrir ailleurs. Faut-il attendre qu'un triste événement se passe avant que le gouvernement réagisse, » a commenté monsieur Perales.
Du côté du gouvernement libéral, on exclut d'ouvrir le dossier du rangement salarial qui est la pierre d'achoppement des négociations, même si les constables spéciaux estiment être situés dans une échelle salariale inadéquate en corrélation directe avec les risques rencontrés dans le cadre de leur travail et en comparaison des autres corps de police exécutant un travail similaire, ce que le gouvernement refuse de reconnaitre...
L'Arbitrage tarde
Compte tenu du manque d'avancement dans les négociations opposant les constables spéciaux au gouvernement libéral, le syndicat a fait une demande d'arbitrage afin de dénouer la situation, toutefois, l'arbitre n'a pas encore été trouvé puisque les deux parties ne s'entendent pas sur le choix de celui-ci, et que l'autre trouvé auparavant a dû quitter pour sa retraite.
D'ailleurs, même s'ils trouvent un arbitre et que ce dernier devait donner raison au syndicat dans leurs demandes, le gouvernement ne serait pas obligé de se conformer à ses conclusions puisqu'elles ne seraient émises qu'à titre de recommandations, et non d'obligations.