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Les incidences au Canada du référendum en Écosse pour l'indépendance

Les partisans de l'indépendance en Écosse sont pour la première fois majoritaire avec 51 % des intentions de vote contre 49 % aux défenseurs d'un maintien dans le Royaume-Uni, selon un sondage YouGov pour le Sunday Times, publié à 10 jours du référendum du 18 septembre sur la question.

Il va sans dire que l'arrivée sur la table d'un nouveau sondage favorisant l'indépendance de l'Écosse du Royaume-Uni a été reçue comme une douche d'eau froide par le parlement britannique qui, comme par hasard, vient de proposer à L'Écosse, un nouveau plan qui accorderait à ce dernier plus d'autonomie dans le domaine économique et fiscal tout en spécifiant que si L'Écosse choisit l'indépendance, il ne pourra plus utiliser la puissante Livre sterling du Royaume-Uni.

Pour les Québécois, cela ressemble à du déjà vue n'est-ce pas?

Au référendum de 1980 au Québec, le premier ministre canadien de l'époque, en l'occurrence Pierre-Elliot Trudeau avait affirmé que si le Québec se séparait, il n'y aurait pas de négociation ni entente avec le reste du Canada tout en promettant du changement.

D'ailleurs, le changement tant promis par Trudeau qui mettait son siège en jeu pour ledit changement est-il arrivé?

Évidemment non, ce dernier en a profité pour isoler le Québec lors de la nuit des longs couteaux dans le cadre du rapatriement de la constitution.

Ce qu'on voit actuellement au Royaume-Uni ressemble à s'y méprendre à ce qu'on a vécu lors des deux référendums sur la souveraineté du Québec.

Quand le gouvernement central sent la soupe chaude, il fait des promesses de changement, tout en menaçant d'enlever certains privilèges s'il y a séparation.

Et maintenant, c'est au tour de certaines institutions financières de mettre en doute leur présence continue en Écosse...

Me semble qu'on a déjà vécu ça au Québec nous autres?

Voyez-vous, c'est l'histoire qui se répète à s'y méprendre avec la nôtre, mais dans un autre pays qui, par hasard, a un système politique de type parlementaire britannique.

Les incidences du résultat sur l'indépendance de L'Écosse au Canada

Si le oui devait l'emporter, cela redonnerait inéluctablement un nouvel élan au mouvement souverainiste québécois.

Motivées par les résultats en Écosse, les troupes souverainistes pourraient à nouveau former une grande coalition et travailler d'arrache-pied afin que le Québec rejoigne le concert des nations.

Et ça, le premier ministre libéral Philippe Couillard le sait.

Voilà pourquoi ce dernier tente maladroitement d'amener la question constitutionnelle sur la table.

Car si le Parti québécois est en crise et que, si lui, réussissait à faire signer le Québec dans la constitution d'une façon honorable pendant son mandat, il pourrait de ce fait calmer le mouvement vers l'indépendance du Québec créé par l'accession de l'Écosse dans la grande famille des pays libres, tout en s'assurant de la pérennité de la fédération canadienne.

Une question qui devra être résolue

Qu'en déplaisent à certains chroniqueurs et observateurs politiques, la question constitutionnelle du Québec est un problème qui n'est pas résorbé et qui devra l'être.

Et si le Québec ne signe pas un jour la constitution dans l'honneur et l'enthousiasme, il devra un jour se reposer la question suivante : est-ce que je veux rester une province canadienne ou devenir un pays indépendant?

Comme tout problème, il doit être un jour réglé.

On ne peut pas pousser ad vitam aeternam ce problème en pensant qu'il se règlera de lui-même par magie.

Il s'agit d'une façon irresponsable de voir la vie. Il y a un problème, il doit être réglé.

Je pense donc que le Québec devra dans un avenir rapproché entamer des négociations afin de signer la constitution canadienne.

À la lumière des résultats de la dernière campagne électorale au Québec, il est clair que les Québécois ne sont pas prêts pour l'indépendance, mais ne sont également pas enchanté d'être dans le Canada dans sa formule actuelle.

Voilà pourquoi le premier ministre Couillard devra aller de l'avant dans cette avenue, car le ¨synchronisme¨ est bon, surtout qu'il y a une élection fédérale qui arrive sous peu.

Toutefois, si Couillard ne choisit pas cette avenue, combiné à un oui en Écosse et aux nombreuses coupures que son gouvernement s'apprête à faire, il est clair encore une fois que le Québec aura une nouvelle fenêtre pour un référendum dans moins de cinq ans.

Le Canada doit comprendre que le Québec ne peur rester dans un pays dans lequel il n'a pas signé sa constitution.

Cessons donc de tergiverser et d'avoir peur et entamons des négociations afin que le Québec signe la constitution.

L'autre question qui est légitime d'être posée est la suivante : advenant l'échec des négociations, est-ce que Philippe Couillard est prêt à aller jusqu'au bout et entamer un référendum national sur l'indépendance du Québec?

J'en doute fort...

José Soucy
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