En 1992, près du quart des enfants qui naissaient au Québec recevaient les noms de famille de leurs deux parents. Aujourd'hui, seulement un maigre 10 % des nouveau-nés portent les noms des deux parents.
Une étude des Cahiers québécois de démographie publiée par La Presse révélait ce constat fait par les chercheurs Laurence Charton, Louis Duchesne, Denise Lemieux et Françoise-Romaine Ouellette, font le compte rendu de leur étude qualitative réalisée auprès d'un échantillon de 25 personnes dont le profil correspond à peu de choses près à la répartition des noms transmis aux enfants en 2010.
Pour certains parents, le nom du père est encore ce qu'il y a de plus naturel. Pour d'autres, les noms composés sont plus synonymes de bébés-accident de couples moins solides qui pourraient se séparer. Et d'autres encore perçoivent le nom composé comme quelque chose de prétentieux.
Des pères voient la transmission de leur nom comme la reconnaissance de leur rôle dans l'éducation de leur enfant. Dans ces cas, des mères acceptent cette situation, puisqu'elles jouent souvent un rôle très important dans l'éducation de leur enfant.
Une femme interrogée avait reçu les deux noms de famille à sa naissance, mais ses parents se sont séparés quelques mois plus tard. Craignant réveillés de vieux conflits, elle a préféré laisser son enfant avoir le nom de son conjoint.
Les raisons de donner un nom composé ou non sont très variées. Certains le font pour respecter les deux lignées de parents, pour donner un nom unique à l'enfant, par respect de l'égalité entre les parents ou encore pour faire état de la présence des deux parents dans la vie de l'enfant.
D'autres couples transmettent leur nom par alternance, d'autres instaurent une lignée de garçons portant le nom du père et les filles celui de la mère et d'autres font un tirage au sort pour déterminé le nom de famille choisi.
La conclusion de l'étude est que la réforme législative sur le nom au Québec a contribué à transformer les connotations associées au nom, mais aussi à réfléchir à la question de l'égalité entre les sexes, où le patronyme pourrait être choisi pour compenser une asymétrie biologique.