Aller au contenu

Les professeurs de l'ITAQ votent la grève à 100 %

Crédit photo: Pixabay

Réunis en assemblée générale, les professeurs des deux campus de enseignants de l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec, mieux connu sous le nom d'ITAQ, situés à La Pocatière et à Saint-Hyacinthe, ont voté à l'unanimité en faveur d'un mandat de grève de cinq jours.

C'est un message clair que vient d'envoyer les enseignants de l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec, mieux connu sous le nom d'ITAQ.  Un appui massif à 100 % alors que depuis cinq ans, l'ensemble des conditions de travail n'ont pas fait l'objet d'une véritable négociation.

Au cœur du conflit serait un écart salarial significatif de 15 % entre les enseignants de l'ITAQ et ceux des cégeps, alors même que plusieurs d'entre eux enseignent exactement les mêmes cours. Un professeur au dernier échelon à l'ITAQ gagnerait, en moyenne, 13 076 dollars de moins par année qu'un enseignant de cégep. Et l'écart serait encore plus grand en début de carrière, nuisant considérablement au recrutement de nouveaux talents.

« L'ITAQ n'est pas un collège de deuxième classe », a lancé Patrick Fafard, président du syndicat, visiblement agacé par la lenteur des négociations. Il déplore que, malgré les années, la direction refuse toujours d'aligner les conditions de travail sur celles du réseau collégial. La convention collective est échue depuis mars 2020. Une lettre d'entente avait permis de prolonger temporairement certains éléments jusqu'en 2022, mais, depuis, rien n'a bougé.

La prochaine ronde de négociations est prévue les 26 et 27 mars. Si aucun progrès significatif n'est constaté à ce moment, la grève pourrait être déclenchée, a confirmé le syndicat.

Autre élément particulier dans ce dossier serait que, contrairement aux cégeps, l'ITAQ ne relève pas du ministère de l'Enseignement supérieur, mais bien du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ), dirigé par André Lamontagne. Une distinction qui, selon le syndicat, pourrait expliquer, en partie, le manque de compréhension des réalités du milieu collégial.

«Les représentantes et représentants de l'employeur ne semblent pas bien comprendre la réalité d'un établissement d'enseignement supérieur, notamment en ce qui concerne l'autonomie professionnelle des profs et la liberté académique. Il est grand temps de faire évoluer cette convention collective », déplore Léandre Lapointe, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec CSN.

La mobilisation ne se limite pas à l'intérieur de l'ITAQ. Des appuis solides se manifestent dans les régions. « L'ITAQ joue un rôle majeur dans la Montérégie et le Bas-Saint-Laurent, deux piliers de l'agroalimentaire québécois. Les revendications des enseignants sont justes, et nous sommes à leurs côtés », a affirmé Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie-CSN.

En pleine période de recrutement et dans un contexte où l'agriculture et l'agroalimentaire doivent faire face à de nombreux défis, l'issue de cette négociation pourrait avoir des conséquences à long terme sur la formation de la relève dans ces secteurs névralgiques pour le Québec.

Rappelons que le Syndicat des professeurs de l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec-CSN regroupe 150 membres répartis sur les campus de Saint-Hyacinthe et de La Pocatière.

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) parle au nom de près de 85 % des profs de cégep et de 80 % des chargées et chargés de cours des universités québécoises. Elle regroupe quelque 40 000 membres dans 45 cégeps, 47 établissements privés et 12 universités.

Commentaires