À l’opposé de centaines de conducteurs de taxi partout en province qui participent à une grève nationale en ce lundi 25 mars afin de faire pression sur le gouvernement Legault concernant le projet de loi 17 qui vise la déréglementation de l’industrie du taxi – ouvrant ainsi la porte au concurrent Uber – les compagnies de taxi de Montmagny continuent de desservir la population locale.
Contacté par CMATV Nouvelles, Michel Brochu, de la compagnie de taxi du même nom, est de tout cœur avec ses confrères de Québec et de Montréal, cependant celui-ci ne peut participer à la journée nationale de grève des conducteurs de taxi puisqu’il a des contrats de transport adapté.
Il dénonce toutefois le projet de loi 17 qui vise la déréglementation l’industrie, ce qui provoquera, si la loi est adoptée, une chute des prix de permis, car les chauffeurs qui ont acheté un permis de taxi, parfois même pour une somme dépassant les 200 000 $ il y a quelques années à peine, perdront complètement leur investissement en raison de la dévaluation de ces derniers.
Bien que la déréglementation ait beaucoup plus d’impact négatif pour les taxis des grandes villes du Québec, monsieur Brochu estime que le dédommagement offert par Québec qui atteindra les 500 M$ pour les taxis est largement insuffisant pour couvrir tout l’investissement de base de certains conducteurs qui se chiffre parfois à plusieurs centaines de milliers de dollars, acculant de cette manière à la faillite de nombreux chauffeurs.
Le projet de loi déposé par le ministre Bonnardel visant, selon le ministre à moderniser l’industrie et à alléger la réglementation qui l’encadre en offrant un environnement où la réglementation est fastidieuse, devraient conduire à des économies dans les coûts d’exploitation et une équité entre tous les joueurs de l’industrie.
La réforme proposée par le gouvernement prévoit entres-autres de mettre fin aux agglomérations de taxis, c’est-à-dire les territoires exclusifs sur lesquels un détenteur d’un permis de taxi peut transporter des clients, et ce, en plus de mettre fin au contingentement du nombre de véhicules que peut desservir lesdites agglomérations.
Avec la loi 17, les taxis n’auront également plus à obtenir un permis de conduire de classe 4C, mais uniquement un permis de classe 5, comme la plupart des conducteurs québécois.