Malgré la pluie, les travailleuses prennent la rue aujourd’hui à l’occasion de la première journée de grève des CPE syndiqués à la CSN. Un rassemblement régional se tient d’ailleurs depuis 10 h devant le Musée national des Beaux-Arts, sur les Plaines d’Abraham.
Elles se rendront ensuite au ministère de la Famille sur la rue Jacques-Parizeau, en face du parc de l’Amérique française.
Environ 11 000 travailleuses, membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), sont en grève, aujourd’hui, dans plus de 400 CPE au Québec, dont 1 500 travailleuses de 55 CPE de la région de Québec–Chaudière-Appalaches.
Elles veulent ainsi exprimer leur impatience et leur colère du fait qu’elles sont sans conventions collectives depuis plus de 30 mois.
Elles veulent surtout dénoncer l’intransigeance du ministère de la Famille qui pose des conditions inacceptables à la poursuite des négociations dont le cœur même des demandes des travailleuses est très loin d’être réglé. D’autres journées de grève pourraient s’ajouter si besoin.
« Pour les travailleuses, faire la grève est un recours ultime, déclare Louise Labrie, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des CPE de la région de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on la fait. Ça dérange les parents, les enfants et nous, nous perdons une journée de salaire. On aimerait mieux travailler, être auprès des enfants, mais l’intransigeance du gouvernement nous force à faire la grève pour éviter une plus grande dégradation de nos conditions de travail et d’exercice, parce que c’est de ça qu’on parle : empêcher les reculs. »
Les négociations sont rompues depuis jeudi soir dernier. Bien que la partie syndicale ait entendu les demandes patronales sur le régime de retraite, « le ministère refuse de continuer à négocier sur tous les sujets encore sur la table, car les solutions proposées par la partie syndicale ne sont pas en harmonie avec les solutions du ministère. Le nouveau ministre de la Famille, Luc Fortin, disait jeudi, par voie de communiqué, que la FSSS–CSN restait sur ses positions. Il devrait plutôt reconnaitre que l’intransigeance est de son côté », de conclure Louise Labrie.
Plusieurs sujets d’importance sont toujours en discussions après plus de 30 mois, dont les salaires, l’assurance collective, les disparités régionales ou encore les pauses rémunérées. C’est sans compter celles portant sur les appellations d’emplois dont celle d’éducatrice spécialisée requise auprès d’enfants ayant des difficultés particulières, les heures allouées à la préparation pédagogique, ou encore la place des travailleuses sur les conseils d’administration et aux assemblées générales du CPE, qui a pourtant fait l’objet d’un consensus lors du Forum sur la gouvernance des CPE organisé par le gouvernement à l’automne 2014.
Le conseil central en appui
« Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) va déployer tous les moyens pour que ces travailleuses aient gain de cause lance sa présidente, Ann Gingras. Elles se battent non seulement pour leurs conditions de travail, mais aussi pour maintenir la qualité de nos services éducatifs. Nous constatons d’ailleurs un intérêt dans la région de nombreux parents et alliés qui s’informent des manières d’appuyer les travailleuses des CPE. »