Les trois avenues pour le Parti Québécois (texte d'opinion politique)
La débâcle péquiste du 7 avril dernier ne laisse que trois possibles avenues pour le parti de René Lévesque.
Commençons par la première.
Cette avenue est forte simple pour celui qui prendra la tête de Parti Québécois dans un avenir rapproché.
C'est celle qui domine le parti depuis le référendum volé de 1995.
C'est l'avenue de l'ambigüité de l'article 1 du programme, combiné à un désir de bonne gouvernance.
Force est d'admettre à la lumière des derniers résultats et de l'adhésion soudaine de François Legault à une forme de nationalisme à l'Union nationale que dorénavant ça ne pourra plus fonctionner.
Le nationalisme est maintenant divisé en deux, ce qui pourrait donner en série, une multitude de gouvernements majoritaires libéraux, et ce jusqu'à la fin de mes jours sur cette basse terre...
J'espère que ce cul-de-sac est compris par les plus pragmatiques des péquistes.
La deuxième avenue qui est tout de même défendable est la suivante : le Parti Québécois se redéfini souverainiste à tout prix, et est prêt à rester aussi longtemps dans l'opposition, jusqu'à ce qu'il réussisse à convaincre une majorité de la population ainsi que les jeunes qui ont, disons-le, délaissé le parti massivement depuis près de 10 ans.
Évidemment, cette avenue en est une de longue durée qui risque encore une fois de laisser les rouges en place, et ce pour beaucoup de temps.
La troisième avenue est selon moi la meilleure et la plus efficace compte tenu de la présente situation politique au Québec.
C'est celle où le Parti Québécois met son article numéro un de côté, et décide de fusionner avec la Coalition Avenir Québec pour devenir une coalition nationale à l'Union Nationale de Daniel Johnson père qui choisi le Québec d'abord et qui tente de renégocier la constitution pour y entrer dans l'honneur et l'enthousiasme, tout en gardant la carte de l'indépendance dans ses poches, le cas échéant ou elle serait nécessaire.
Ça serait donc égalité ou indépendance, ou bien l'indépendance si nécessaire, mais pas nécessairement l'indépendance.
De ce fait, ce nouveau parti nommé Coalition Nationale et surnommée les coalisés, serait nationaliste comme la majeure partie des Québécois, choisirait le Québec d'abord, garderait en main sa carte souverainiste si besoin il y a et serait surtout en mesure de reprendre le pouvoir d'ici 4 ans et d'aller faire des gains à Ottawa.
Évidemment, ce scénario est très difficile à accepter pour les souverainistes pur et dur, mais en même temps il demeure le plus réaliste et le plus faisable dans un avenir rapproché.
De toute manière voici mon constat actuel des deux partis d'opposition à Québec.
La Coalition Avenir Québec vient de comprendre la clé pour se faire élire, évidemment c'est le nationalisme.
Il est surprenant de constater que cette formation qui a à sa tête un ancien péquiste n'a pas plus rapidement réussi à comprendre la nature profonde des Québécois.
De plus, le nom de Coalition Avenir Québec et la dénomination caquiste pour ses membres sont malheureusement non-marketing et nuit beaucoup plus à la formation qu'il peut l'aider.
Voilà pourquoi advenant une alliance ou une fusion des forces nationalistes québécoises, ce nouveau parti devrait adopter un nouveau nom dans le genre de Coalition Nationale qui frapperait davantage l'imaginaire de la population, au lieu de CAQ qui nous fait plutôt penser à une association de placement de REER pour québécois moyen.
Pour ce qui est du Parti Québécois, il doit absolument réaliser l'état de fait actuel et comprendre qu'il n'est maintenant plus le seul parti à se définir officiellement nationaliste, et doit faire un choix difficile, mais nécessaire.
Il doit chercher l'alliance avec la Coalition Avenir Québec pour ainsi rassembler les forces nationalistes, ou bien faire la promotion de la souveraineté à fond et rester dans les banquettes de l'opposition jusqu'à peut-être sa complète disparition, si évidemment son pari de convaincre les Québécois ne fonctionne pas.
Le Parti Québécois est à un tournant historique de sa vie, le nationalisme y est également.
Soit on fédère les nationalistes en fusionnant le Parti Québécois et la Coalition Avenir Québec en une seule entité, soit on divise les nationalistes en s'entredéchirant sur la souveraineté et l'autonomie pour laisser le champ libre aux libéraux pour encore des décennies.
Diviser pour mieux régner marchera à merveille, si les nationalistes décident de jouer le jeu des marionnettes du fédéralisme centralisateur d'Ottawa...
La balle est maintenant dans le camp de nos élites nationalistes.